Une vaste étude bouscule la vision classique selon laquelle tout le monde devrait manger moins salé. Elle met sous pression les recommandations visant à limiter le sel à 5 grammes par jour.
Voilà qui ne passe pas inaperçu: alors que la plupart des recommandations nutritionnelles, dont celles de l’OMS, invitent à limiter la consommation de sel à max 5 g par jour (soit 2 g de sodium), de nouvelles données suggèrent que, pour la plupart des individus, cette consommation peut être plus élevée sans effet délétère sur le plan cardiovasculaire.
Seuls les hypertendus qui mangent très salés auraient intérêt à réduire leur consommation de sel, selon cette vaste étude portant sur 133.118 personnes, dont 63.559 présentant une hypertension, d’âge moyen de 55 ans et issues de 49 pays.
Hypertendus seulement
Plusieurs études avaient rapporté une relation en U entre l’excrétion urinaire de sodium et le risque cardiovasculaire. Ces nouvelles investigations consistaient à voir si cette relation différait selon le statut d’hypertension.
Les résultats montrent que l’apport en sel est associé à une plus grande augmentation de la pression sanguine chez les hypertendus que les normotendus. Et que chez les hypertendus, une excrétion urinaire de sodium de plus de 7 g par jour est associée à un risque cardiovasculaire et un risque de mortalité accrus. Par contre, chez les normotendus, rien de tel n’apparaît.
Manque de sodium
L’étude révèle encore que chez les normotendus comme les hypertendus, une excrétion urinaire de sodium inférieure à 3 g/jour est associée à une augmentation significative du risque, par rapport à une excrétion urinaire de 4-5 g par jour.
En d’autres termes, cette étude suggère que seules les personnes hypertendues qui mangent très salé gagneraient à réduire leur consommation de sel. Et qu’une réduction trop importante de l’apport sodé n’est pas nécessaire.