De nouveaux arguments suggèrent que manger plus tard le soir est associé à un poids et une teneur en graisse corporelle plus élevés, indépendamment du temps de sommeil.
Les Hollandais, qui prennent leur repas du soir en fin d’après-midi, auraient-ils un avantage pour lutter contre l’obésité par rapport aux Espagnols, qui mangent nettement plus tard le soir? C’est en tout cas ce que suggèrent ces nouvelles données présentées à l’occasion de ENDO 2019, le rendez-vous annuel de la Endocrine Society’s.
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Poids, horaire des repas et sommeil
Plusieurs études ont déjà rapporté que manger tardivement était associé à l’obésité. Néanmoins, ce qui n’a jamais été clair, c’est si cette association est indépendante ou pas du temps de sommeil. En effet, le manque de sommeil est désormais reconnu comme un facteur obésogène. Il a été associé notamment à un attrait plus marqué pour une nourriture de densité énergétique élevée, à une accumulation de graisse et à l’obésité.
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Dans cette étude, conduite par Adnin Zaman, de la University of Colorado à Denver, 31 sujets en excès de poids ont été suivis pendant une semaine à l’aide trois types de technologie:
- Un ActivPAL porté sur la cuisse, pour mesurer le temps consacré aux activités physiques et à la sédentarité.
- Une Actiwatch, qui évalue les habitudes de sommeil et de veille.
- Une application téléphonique MealLogger pour photographier et horodater tous les repas et collation tout au long de la journée.
Les participants étaient enrôlés dans un programme de perte de poids comparant la restriction calorique à la restriction horaire de prise de nourriture. Autrement dit, ils ne pouvaient manger que pendant une certaine partie de la journée.
L’heure des repas n’influence pas le temps de sommeil
Ces observations indiquent qu’en moyenne, les participants consomment de la nourriture au cours d’une période de 11 heures dans la journée et qu’ils dorment environ 7 heures par nuit. Mais surtout, elles révèlent que les personnes qui mangent plus tard le soir s’endorment effectivement plus tard, mais dorment finalement le même temps que celles qui mangent plus tôt et se couchent plus tôt. Et que le fait de prendre son repas tardivement est associé à un BMI ainsi qu’à une teneur en graisse corporelle plus élevée.
Les auteurs estiment que ces observations confortent l’hypothèse de l’étude à laquelle participent ces sujets, à savoir que restreindre le fenêtre de prise de nourriture à une heure plus précoce peut permettre de lutter contre l’obésité.
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