Il y a ce que l’on mange, et quand on le mange! Une nouvelle étude révèle que manger tardivement par rapport à son horloge biologique, plus que par rapport à l’heure réelle, est associé à une augmentation de l’adiposité.
La prise tardive de nourriture a déjà été décrite comme un facteur de risque de prise de poids. Mais par ailleurs, on découvre progressivement à quel point les rythmes circadiens individuels liés à notre horloge biologique peuvent aussi interférer avec la nutrition et le métabolisme. La question de savoir si cette horloge biologique joue un rôle indépendamment de celui de l’heure n’a cependant pas encore été explorée, d’où l’intérêt de cette étude.
La chrononutrition dépend de l’horloge interne plus que de l’heure
Des chercheurs du Brigham and Womens’s Hospital à Boston ont examiné les relations entre la teneur en graisse corporelle, l’indice de masse corporelle (IMC) et l’horaire de la consommation alimentaire, en prenant en compte tant l’heure que les rythmes circadiens (l’horloge interne). Ces derniers ont été déterminés sur base de l’apparition de la mélatonine, qui marque l’induction du sommeil. Ils ont découvert que l’IMC n’était pas lié à l’heure de la prise alimentaire, mais bien à l’heure de l’horloge interne. Autrement dit, ce n’est pas l’heure qu’il est dans la journée, mais l’heure qu’il est pour le corps, et qui varie d’une personne à l’autre, qui importe le plus.
L’adiposité plus élevée pour les calories ingérées avant le sommeil
L’expérience a été menée auprès de 110 étudiants chez qui les habitudes en matière de sommeil et d’apports alimentaires ont été étudiées pendant 30 jours. Il s’avère que les personnes avec la teneur en graisse corporelle la plus élevée consomment l’essentiel de leurs calories peu avant (1,1 heure) d’aller se coucher, lorsque les taux de mélatonine sont élevés. Les chercheurs précisent qu’outre ce lien avec l’horloge biologique, ils n’ont pas trouvé de lien entre la composition corporelle et l’heure de la prise de nourriture, la quantité de calories ingérées, la composition des repas, le niveau d’activité ou la durée du sommeil. Voilà qui mériterait des investigations complémentaires à plus grande échelle…