Une alimentation saine favorise le développement d’un microbiote associé à la minceur, alors qu’une alimentation malsaine ne le permet pas, selon une nouvelle étude effectuée chez des animaux colonisés avec un microbiote fécal humain de jumeaux minces ou obèses.
Jeffrey Gordon (Washington University School of Medicine, St Louis, USA) ouvrait déjà en 2006, la voie relative aux liens entre le microbiote et l’obésité. Dans cette nouvelle étude, il montre que le microbiote peut bel et bien être façonné par les habitudes alimentaires.
Le microbiote fécal de quatre paires de jumeaux humains, comptant chacune un sujet mince et un obèse, a servi à coloniser des souris axéniques.
Les chercheurs observent que les animaux colonisés avec le microbiote de jumeaux obèses (Ob) prennent plus de poids et développent plus de graisse et de complications métaboliques (résistance à l’insuline,…), que ceux avec le microbiote des jumeaux minces (Ln).
Ensuite, les animaux Ob et Ln ont été regroupés dans les mêmes cages, pour recevoir deux régimes différents: l’un «sain», pauvre en graisses et riches en polysaccharides végétaux, l’autre «malsain», riche en acides gras saturés et pauvres en végétaux. Chez les animaux recevant l’alimentation saine, le microbiote des Ob évolue pour se rapprocher de celui des Ln, freinant ainsi leur prise de poids et les complications métaboliques associées.
Cette évolution se manifeste par une augmentation de la population de Bacteroidetes chez les animaux Ob mangeant sainement. Par contre, les animaux recevant le régime malsain ne bénéficient pas de ces transformations du microbiote et continuent à grossir.
Ridaura V.K. et al., Science, 6 September 2013, vol.341, no 6150.