Le besoin intense de consommer des aliments gras et/ou sucrés menace-t-il le succès du régime? Pas à en croire les résultats d’une étude prospective menée auprès de personnes obèses suivant un régime amaigrissant.
On parle d’addiction alimentaire lorsqu’il y a un besoin compulsif de manger un aliment, et qu’apparaissent des symptômes de sevrage tels que l’angoisse et l’irritabilité lorsque l’aliment n’est pas accessible. Certains auteurs comparent d’ailleurs les mécanismes impliqués à ceux de drogues, telles que la cocaïne. Pour d’autres, il vaudrait mieux parler de compulsion que d’addiction.
Quoi qu’il en soit, le désir intense de manger un aliment gras et/ou sucré pourrait entraîner l’abandon d’un régime, ou tout au moins en réduire les effets sur la perte de poids. C’est ce qu’a voulu vérifier une équipe du Centre de recherche sur l’obésité de la Temple University à Philadelphie, en menant une étude prospective avec 178 adultes âgés en moyenne de 51 ans et avec un BMI moyen de 36 kg/m².
Ils ont été répartis en deux groupes, chacun suivant un régime pour perdre du poids pendant 6 mois. Le diagnostic et les symptômes d’addictions alimentaires ont été évalués à l’aide du Yale Food Addiction Squale (YFAS).
Les résultats indiquent que le statut des addictions alimentaires n’a aucun impact sur la perte de poids, ni sur la compliance au régime. Idem pour les symptômes d’addiction alimentaire observés au début de l’étude, qui ne présentent aucun lien avec la perte de poids ou le suivi du régime. Voilà qui est plutôt rassurant pour la prise en charge diététique de l’obésité.