Une nouvelle modélisation montre que la réduction du prix des fruits et légumes sauve plus de vies que l’augmentation du prix des boissons sucrées ou une campagne d’information dans les médias.
Taxer davantage les denrées dont on veut limiter la consommation est dans le pipeline des mesures visant à lutter contre la «malbouffe», tout comme subsidier les denrées dont on souhaite augmenter la consommation. C’est aussi une piste avancée pour tenter de réduire les disparités socio-économiques.
Des taxes positives et/ou négatives, nationales ou ciblées
Cette étude, publiée dans la revue Plos Medicine, vise à quantifier et comparer les effets de différentes mesures économiques sur la mortalité cardiovasculaire totale, ainsi que sur les disparités socio-économiques d’ici à 2030 aux États-Unis.
Les mesures sont les suivantes:
- Une campagne mass-media nationale (MMC) visant à accroître la consommation de fruits et légumes, et à réduire la consommation de boissons sucrées (SSBs),
- Une taxe nationale sur les boissons sucrées de 10%,
- Des subsides nationaux permettant de réduire le prix des fruits et légumes de 10%,
- Une mesure ciblée pour subsidier les fruits et légumes à hauteur de 30% pour les personnes participant au Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP), un programme d’assistance alimentaire destiné aux personnes disposant de faibles revenus.
Les auteurs ont également évalué les effets de la combinaison de toutes ces mesures.
Subsidier les fruits et légumes: la mesure individuelle la plus efficace
Les résultats montrent clairement que la mesure individuelle la plus efficace est la subsidiation nationale des fruits et légumes de 10%, qui permet de prévenir ou postposer environ 150.000 décès, ce qui est bien supérieur aux effets de la subsidiation ciblée des fruits et légumes de 30% (35.100 décès en moins).
Les mesures les moins efficaces sont la taxe de 10% sur les boissons sucrées (31.000 décès en moins) et la campagne mass-media (25.800 décès en moins). Les subsides ciblés aux participants au SNAP permettent, quant à eux, de réduire le plus les disparités socio-économiques. Sans surprise, la combinaison de toutes les mesures permet de sauver plus de vies, que chacune des mesures prises séparément.