L’activité physique quotidienne, les fameuses «30 minutes par jour», passent par des exercices physiques et sportifs, mais peuvent aussi passer par des activités simples, telles que monter les escaliers, se balader, rouler à vélo, jouer avec ses enfants, voire faire l’amour… Mais peut-on réellement parler d’activité physique, lorsque l’on parle d’activité sexuelle?
Peu d’études ont jusqu’à présent été consacrées à ce sujet. Pourtant, activité physique et activité sexuelle ont bien un effet sur le bien-être et l’équilibre général de l’individu. Il semblerait que ces deux types d’activités présentent certains effets bénéfiques similaires.
Bienfaits communs
En plus d’être une activité qui procure du plaisir, l’acte sexuel (tout comme l’activité physique) est d’abord un excellent antidépresseur naturel du fait de la production d’endorphine qu’il génère. Ce mécanisme dispose d’une mémoire qui travaille par anticipation, dès qu’elle a été enregistrée une première fois. Il suffit de penser à l’acte pour que ces hormones cérébrales soient déjà produites. Cette production anticipée d’endorphines explique l’envie et le désir.
La libération d’endorphines réduit les manifestations extérieures de dépression légère ou modérée, ce qui a pour effet d’apaiser et de relaxer (dans le cadre d’une pratique et de comportements non-addictifs). Une abstinence forcée peut au contraire provoquer des états dépressifs, voire agressifs. Ces mêmes effets se retrouvent dans le système hormonal du sportif. Lors de l’activité sexuelle, le système nerveux neurovégétatif est également sollicité dans ses deux branches: orthosympathique – qui excite – et parasympathique – qui apaise. Tout porte à croire que l’activité sexuelle a bien un effet antidépresseur, qui atténue les tensions et le stress.
Par ailleurs, le rythme cardiaque s’accélère lors d’un rapport sexuel: il peut passer de 70 à 150 pulsations selon l’intensité. Il s’agit d’un effet cardiovasculaire bénéfique similaire à celui de l’activité physique, puisque ce mécanisme génère une vasodilatation et, de ce fait, une meilleure irrigation du cerveau. La fréquence des rapports serait également bénéfique en ce sens.
Une pratique musclée
L’ensemble des muscles du corps est mobilisé lors de l’activité sexuelle. La recherche de plaisir corporel induit un mouvement et une sollicitation des muscles, relatifs à l’intensité de l’acte et de la pratique. On le voit dans le Kama Sutra, dont les positions sont pour le moins actives voire gymniques.
Ce type de mobilisation musculaire accroît le métabolisme et la dépense énergétique, selon la pratique et les positions adoptées. Pour un acte de 30 minutes (bien qu’il n’y ait pas de minimum prescrit), on compte une dépense énergétique moyenne de 300 kcal dans la position debout et d’environ 200 kcal dans la position couchée. à titre comparatif et pour un homme de 70 kg en moyenne:
- 30 minutes de vélo d’appartement permettent de brûler 250 kcal
- 30 minutes de musculation brûlent 300 kcal
- 90 minutes de gymnastique équivalent à 450 kcal
L’acte sexuel en lui-même, s’il est pratiqué dans une recherche corporelle active, peut figurer dans une fourchette de dépense calorique qui se rapproche de 30 minutes d’activité physique simple, comme la marche. C’est un complément, un «plus» en quelque sorte, qui s’ancre dans le principe de «0 – 5 – 30» pour 0 tabac, 5 fruits & légumes et 30 minutes d’activités physiques par jour.
L’intensité n’est probablement pas aussi forte que si l’on court après une balle, mais l’activité sexuelle mobilise bien les muscles. Et, tout comme pour une activité physique, il ne faut pas spécialement être dans la recherche de performance pour bénéficier d’effets positifs…
L’énergie à l’agenda
Alors, le sexe est-il une activité physique à part entière? On peut considérer que c’est une activité corporelle complète. Toute activité physique est une activité corporelle mais, pour Jean Sadouni, il serait dommage de banaliser et de réduire l’acte sexuel à un simple exercice physique.
On ne peut qu’engager tout un chacun dans une régularité sexuelle, permettant de trouver une harmonie physique et un bien-être mental, avec des effets et des mécanismes proches de ceux de l’activité physique.
Il s’agit de ne pas non plus réduire l’activité physique ou sexuelle à l’adage «C’est bon pour la santé». L’idée principale consiste à être actif physiquement et à avoir suffisamment d’énergie au quotidien. Tout comme on veille à ce que les athlètes n’aient pas la «championite», il y a toujours une part de plaisir à trouver. Il faut donc parvenir à équilibrer son énergie entre:
- une première couche d’énergie, qui permet de vaquer à ses activités quotidiennes.
- une seconde couche qui représente suffisamment d’énergie pour les loisirs, et dans laquelle on retrouve le sport, le sexe, les amis, les enfants,…
- et une troisième couche qui consiste à garder de l’énergie en réserve, pour réagir en cas d’urgence.
Il ne suffit pas de dire qu’il faut faire du sport 30 minutes par jour pour être en bonne santé. C’est une question de quotas d’énergie. Il faut mettre l’activité physique à l’agenda, tout comme l’activité sexuelle!