Une étude présentée récemment au congrès international de l’ERS (European Respiratory Society) montre que le tabagisme réduit l’apport calorique et influence le poids en modulant les niveaux de ghréline.
Le tabac fait-il le poids?
Ce n’est plus un secret, la cessation tabagique entraîne souvent un gain de poids. Et un fumeur régulier a moins de chance d’être obèse qu’un non-fumeur. Raison pour laquelle de nombreux jeunes se mettent à fumer, pour mieux contrôler leur poids. Mais lorsque ces mêmes personnes désirent arrêter de fumer, elles sont souvent démotivées par le gain de poids qui y est associé (10 kilos sur 5 ans en moyenne).
Il semble, d’après les données dont on dispose, que ce gain de poids soit associé à de nombreux mécanismes physiologiques et subisse l’influence de certaines hormones, dont la ghréline, l’hormone digestive qui stimule l’appétit.
Afin d’étudier les effets du tabac et de l’abstinence sur les apports caloriques, des chercheurs ont conduit une étude croisée randomisée sur un petit nombre de personnes.
Une question de taux plasmatiques?
Un panel de 14 personnes réparties en deux groupes a passé une nuit d’abstinence sans fumer, ni manger. Une partie du groupe a ensuite été invitée à fumer 2 cigarettes d’une marque habituelle et l’autre (le groupe contrôle) a été autorisée à prendre et à tenir une cigarette sans pouvoir l’allumer. Le test a duré 15 minutes et, 45 minutes plus tard, tous les participants ont pu manger une variété de snacks de leur choix.
Les résultats montrent que le tabagisme induit une réduction calorique de l’ordre de 152 kcal. Les prélèvements ont révélé une influence sur les taux plasmatiques de ghréline. Ces taux se montrant inférieurs après 60 minutes dans le groupe contrôle (personnes qui n’ont pas fumé), ce qui a poussé les personnes à manger davantage pour se sentir rassasiées.
Le fait de fumer a donc bien une influence sur les apports alimentaires, qui semblent être eux-mêmes influencés par les taux de ghréline. Des études complémentaires sont bien sûr nécessaires, mais ces données pourraient se révéler intéressantes dans la gestion de la cessation tabagique.