La nicotinamide (vitamine B3) favorise la réparation des dommages causés à l’ADN par les UV dans les mélanocytes. Elle réduit ainsi l’incidence des cancers cutanés non-mélanomes et pourrait également être un agent prometteur pour la chimioprévention du mélanome.
La revue Photodermatology, Photoimmunology & Photomedicine présente l’étude ONTRAC qui a pour but d’évaluer l’intérêt d’une supplémentation en vitamine B3, afin de réduire les cancers cutanés. Il s’agit d’un essai clinique multicentrique de phase III en double aveugle, contrôlé par placebo, pour lequel 386 participants ont été recrutés. Pour être inclus dans cette étude, les sujets devaient avoir présenté au moins 2 cancers de la peau non-mélanomes au cours des 5 dernières années.
La prévalence du cancer de la peau a triplé en 30 ans
Les individus ont été répartis en 2 groupes qui ont reçu 2 fois par jour, durant une année, soit 500 mg de niacine, soit un placebo. À chaque visite trimestrielle, le nombre de nouveaux cancers de la peau non-mélanomes dans le groupe niacine était inférieur à celui du groupe placebo (entre 18% et 29% de réduction du taux relatif). Au total, le groupe niacine a présenté 23% de nouveaux cancers de la peau en moins, par rapport au groupe placebo.
Afin d’expliquer ces résultats, les chercheurs précisent que les rayons UV induisent des dommages de l’ADN présent dans les mélanocytes et libèrent des dérivés réactifs de l’oxygène qui, associés à l’inflammation et l’immunosuppression, favorisent la carcinogénèse.
La nicotinamide est la forme amide de la vitamine B3 (niacine). Celle-ci est un précurseur du NAD+ et du NADP+, 2 co-enzymes essentielles dans le métabolisme énergétique. La nicotinamide, en tant que précurseur du NAD+, est impliquée dans un certain nombre de mécanismes de réparation de l’ADN. Elle permet notamment la reconstitution de l’ATP cellulaire après irradiation UV dans les kératinocytes.
La vitamine B3, un traitement accessible
Pour rappel, le tryptophane alimentaire présent dans les sources de protéines est converti en nicotinamide et NAD+.
Les auteurs de l’étude estiment que la nicotinamide est un agent chimiopréventif prometteur, pour les patients présentant un risque élevé de développer des cancers de la peau non-mélanomes, voire des mélanomes. À la posologie conseillée d’1 g par jour, cette supplémentation ne couterait qu’environ 8,50 euros par mois.