Pour la première fois, des chercheurs montrent que plusieurs glucides du lait maternel présentent des propriétés antibactériennes, avec l’énorme avantage d’être non toxiques, contrairement aux antibiotiques.
L’allaitement maternel est connu pour réduire les risques infectieux, et favoriser les défenses immunitaires du nourrisson. Et il y a plus d’une explication à cela, notamment certains oligosaccharides dotés d’une activité prébiotique.
Mais en matière d’agents exerçant un effet antibactérien direct, les recherches sont jusqu’à présent portées sur les protéines ou certains de leurs peptides. C’est donc une surprise de voir que des oligosaccharides du lait maternel ont eux aussi de telles propriétés.
Lait maternel et résistance aux antibiotiques
C’est une équipe constituée de chimistes et de médecins de l’Université Vanderbilt (États-Unis) qui a fait cette découverte. Leur préoccupation de départ était le problème croissant que pose la résistance bactérienne aux antibiotiques qui, selon le Center for Disease Control and Prevention, est responsable de quelque 23.000 décès par an aux États-Unis.
Ils se sont intéressés aux streptocoques du groupe B, fréquents chez la femme enceinte, et une des principales causes d’infections chez les nouveau-nés dans le monde. Mais plutôt que d’examiner les protéines, se sont vers les sucres du lait maternel que les chercheurs de sont tournés.
Effet bactéricide sur le biofilm
Après avoir recueilli des oligosaccharides du lait de plusieurs donneurs, les chercheurs les ont ajoutés à des cultures de streptocoques et observés le résultat au microscope. Ils ont constaté que les oligosaccharides avaient un effet bactéricide direct, et que certains d’entre eux arrivaient même à décomposer physiquement les biofilms que les bactéries forment pour se protéger.
De plus, ils montrent que la capacité de certains oligosaccharides à décomposer le biofilm s’avère favorable à l’action d’autres agents antimicrobiens contenus dans le lait maternel. Les chercheurs estiment que leur découverte constitue une avancée majeure pour développer de nouveaux médicaments antimicrobiens.