Les boissons aux édulcorants intenses ont récemment été associées à un risque de diabète plus élevé. Un des mécanismes souvent avancés est que les édulcorants intenses, bien que dépourvus d’apport calorique, stimuleraient l’appétit et l’envie de sucré. Une nouvelle étude clinique montre que ce n’est pas le cas.
Certaines études ont suggéré que les édulcorants intenses pouvaient perturber les mécanismes régissant la prise alimentaire. Étant dépourvus d’apport calorique, il n’est pas étonnant de constater qu’ils n’exercent pas le même effet satiétogène que leur équivalent sous forme de sucre.
Mais on s’interroge encore souvent sur les conséquences que peut avoir l’incorporation de la consommation de boissons aux édulcorants intenses sur le comportement alimentaire, et plus particulièrement sur la consommation d’aliments sucrés et l’apport calorique.
Des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés dans The American Journal of Clinical Nutrition, ont mené une étude auprès de 318 personnes (essentiellement des femmes) obèses ou en excès de poids.
La moitié des sujets a remplacé au moins deux boissons sucrées quotidiennes par de l’eau, l’autre moitié par des boissons aux édulcorants intenses. Les habitudes alimentaires ont été enregistrées après 3 et 6 mois.
Les résultats montrent que dans les deux groupes, il y a eu une réduction de l’apport calorique. La consommation de lipides, de glucides, de sucres totaux, de sucres ajoutés et de calories ne différait pas entre les deux groupes. La seule différence relevée par les investigateurs est que le groupe «eau» mangeait plus de fruits et légumes, et que le groupe «boissons light» mangeait moins de desserts.
Les auteurs concluent que les participants des deux groupes ont vu leur alimentation évoluer de façon positive, et que cette étude ne suggère pas qu’à court terme, la consommation de boissons aux édulcorants intenses augmente la préférence pour les aliments et les boissons sucrées, par rapport à la consommation d’eau.
Piernas C. et al., Am J Clin Nutr, 2013, vol. 97, no. 3, 604-611.