Pour la première fois, la consommation régulière d’aliments bio est associée à une réduction substantielle du risque de cancer, selon les données de l’étude NutriNet-Santé menée en France.
La production d’aliments issus de la culture et de l’élevage biologique est soumise à un cahier des charges qui limite fortement le recours aux produits phytosanitaires. En clair, on trouve moins de pesticides dans des fruits et légumes bio que conventionnels, ce qui est d’ailleurs attesté par le monitoring européen.
Pourtant, la contribution des pesticides dans le développement des cancers, si elle est suspectée depuis longtemps, n’a jamais été clairement démontrée dans le cadre d’une exposition par la consommation de fruits et légumes, des aliments protecteurs. Mais cette étude, si elle n’apporte pas la preuve de la culpabilité des produits phytosanitaires, relance le débat et appelle à plus de recherches.
Moins de pesticides, plus d’éléments protecteurs dans le bio
Cette nouvelle étude porte sur les données de 68.946 participants de la cohorte française NutriNet-Santé. Ils ont été classés selon leur fréquence de consommation d’aliments bio: jamais, de temps en temps ou la plupart du temps.
Les résultats montrent que les consommateurs «réguliers» de bio ont une diminution de 25% du risque de cancer, tous types confondus, par rapport aux consommateurs plus occasionnels. L’effet est particulièrement marqué pour le cancer du sein chez les femmes ménopausées (-34%) et pour les lymphomes (-76%).
La présence plus faible de pesticides dans les denrées bio est une hypothèse, mais les chercheurs avancent aussi comme autre piste la teneur plus élevée en certains composés potentiellement protecteurs dans le bio, tels que des antioxydants, caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou un profil en acides gras plus bénéfique.
Le mangeur bio vit plus sainement
Bien que les auteurs aient pris le soin de tenir compte de plusieurs facteurs confondants (socio-démographie, alimentation, mode de vie, antécédents familiaux), ces résultats doivent être interprétés avec prudence.
En effet, on sait que le consommateur de bio, plus en quête de santé que le non-consommateur, adopte certainement un mode de vie plus sain à bien des égards, et il n’est pas possible de tenir compte de tous les éléments susceptibles d’avoir une influence.
Néanmoins, cette étude relance le débat sur les avantages santé du bio, qui pour l’instant n’ont jamais été aussi clairement suggérés par la science.
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