L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) émet un avis rassurant sur le sucralose, un édulcorant intense que certains chercheurs ont accusé d’être cancérigène.
L’aspartame en a fait les frais il y a quelques années: accusé d’être cancérigène par des chercheurs de l’Institut Ramazzini, en Italie, le célèbre édulcorant a fait l’objet d’une réévaluation complète par l’EFSA, qui, en 2013, a réaffirmé son innocuité, désavouant les travaux de l’institut italien. Voilà que c’est un peu la même histoire qui se répète désormais avec le sucralose…
Le sucralose devait être réévalué pour fin 2020
En 2016, le même Institut Ramazzini fait part de travaux chez la souris qui indiquent que le sucralose (E 955) serait cancérigène. Plus précisément, que cet édulcorant favoriserait le développement de néoplasies hématopoïétiques.
L’EFSA, qui avait au calendrier une réévaluation complète du sucralose pour fin 2020, a été pressée par la Commission Européenne de bousculer le calendrier prévu, pour examiner la portée des travaux menés par l’Institut Ramazzini. Et comme pour l’aspartame, l’autorité, qui vient de rendre ses conclusions, estime que ces nouvelles données ne sont pas de nature à remettre en cause la sécurité du sucralose.
Ramazzini une nouvelle fois recalé
Le panel d’experts de l’EFSA a passé au crible les données fournies par l’Institut Ramazzini, et il désavoue à son tour les conclusions des chercheurs italiens. Plus précisément, il leur reproche une série de manquements, que ce soit dans le design de l’étude, l’absence de relation dose-réponse entre l’exposition au sucralose et l’incidence des lymphomes et leucémies, l’absence de mode d’action et l’incapacité à mettre en évidence une relation causale.
L’autorité rappelle en outre qu’il existe une base de données importante d’études bien faites, menées avec le sucralose sur la souris et le rat, et qu’aucun signe tangible de génotoxicité n’en est ressorti.