Selon des chercheurs chinois, la voiture ne serait pas la seule source importante de pollution en milieu urbain. Étonnamment, la cuisson et surtout la friture, via l’émission de composés organiques volatils, sont d’autres coupables désignés, surtout dans les grandes villes.
L’air de la maison est-il plus pur que l’air extérieur? Rien n’est moins sûr! Certaines sources de pollution intérieures sont non seulement insoupçonnables, mais ont aussi un impact énorme sur la qualité de l’air ambiant extérieur. Au cœur du problème, entre autres, la cuisine et la cuisson.
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La cuisson émet des composés organiques volatils
En effet, les gaz de cuisson peuvent contenir des quantités non négligeables de composés organiques volatils (COV) qui irritent les voies respiratoires, les muqueuses et la peau, et sont soupçonnés d’être cancérogènes pour le poumon. Cette pollution est par ailleurs renforcée lorsque les aliments ont une teneur élevée en graisse et sont cuisinés à l’huile à haute température. En d’autres mots: le mode de cuisson le plus polluant est la friture.
Des scientifiques chinois ont mis au point une nouvelle technique d’analyse des gaz aérosolisés dans une atmosphère urbaine. Reposant sur une spectrométrie de masse très particulière recourant à des marqueurs, elle permet (et c’est inédit) de dissocier les composés organiques volatils liés au trafic automobile de ceux générés notamment par la cuisson. En appliquant cette méthode dans les mégalopoles de Pékin et de Nankin, ils ont abouti à des résultats pour le moins édifiants:
- En été, les «gaz» de cuisson sont responsables de l’émission de 15 à 27% des composés organiques totaux observés en ville.
- La situation empire en hiver: ce chiffre grimpe de 10%.
15 à 20% des émissions dans les grandes villes du monde
L’analyse révèle aussi qu’à eux seuls, les «gaz» de cuisson auraient potentiellement une contribution moyenne de 15 à 20% de la totalité des composés organiques volatils dans les grandes villes du monde. En particulier, en Chine et en Inde!
En pratique, que peut-on faire pour réduire ce phénomène?
- En cuisine, ouvrir la fenêtre, particulièrement lorsque vous faites frire vos aliments (mais cela impacte la pollution extérieure), et optez pour une hotte raccordée ou à filtre pour limiter la diffusion de composés organiques volatils vers l’extérieur.
- Limitez les cuissons d’aliments gras à haute température: fritures, mais aussi barbecue, planchas…
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