La première étude du genre révèle que le jus de betterave, riche en nitrates, peut améliorer l’acclimatation vasculaire à altitude élevée.
Les nitrates sont avant tout connus pour contaminer les nappes phréatiques, et leur teneur dans l’eau potable est réglementée (max 50 mg/l en Europe). Mais les nitrates, ou plus particulièrement le jus de betterave qui est une source importante de nitrates, font le buzz dans les milieux sportifs depuis quelque temps.
La raison étant que les nitrates peuvent favoriser la synthèse du monoxyde d’azote (NO), molécule qui à son tour induit la vasodilatation dépendante de l’endothélium, et donc le flux sanguin lors d’un effort.
L’oxygène manque en altitude
Cette nouvelle recherche menée par une équipe de Norvège et de Suède s’est intéressée aux effets des nitrates en altitude, condition où l’oxygène manque et provoque le «mal de montagne», attribué à une adaptation insuffisante de la fonction endothéliale. La capacité de l’organisme à réagir pour favoriser une bonne circulation fait intervenir le NO.
Mais pour produire ce NO, le corps a besoin de suffisamment d’oxygène, et c’est là qu’interviennent les nitrates, par l’intermédiaire de leur transformation en nitrite puis en NO.
1370 à 3700 m d’altitude
Concrètement, les chercheurs ont comparé, auprès de 11 volontaires sains, les effets de jus de betterave (riche en nitrates) sur la vasodilatation dépendante de l’endothélium à 3700 m d’altitude, en venant de 1370 m. Les résultats montrent que la réduction de la fonction endothéliale observée en altitude est pratiquement abolie par le jus de betterave «riche en nitrates».
Car la même expérience réalisée avec du jus de betterave sans nitrates (placebo) ne donne aucun effet sur la fonction endothéliale. Voilà de quoi poursuivre l’engouement pour le jus de betterave dans certains milieux, car la transformation des nitrates en nitres peut aussi conduire à la génération de nitrosamines cancérigènes…