L’allaitement maternel est connu pour conférer une certaine protection vis-à-vis de l’obésité, mais ce n’est pas tout. Une étude clinique rapporte que les pratiques alimentaires au cours des 6 premiers mois de vie ont une influence majeure sur le risque de développer une obésité à 24 mois.
La surconsommation alimentaire est impliquée dans le développement de l’excès de poids et de l’obésité, mais elle semble commencer très tôt. De nombreux travaux ont déjà rapporté que les enfants allaités présentaient un risque moindre de développer une obésité que ceux nourris au biberon.
Si ce constat peut s’expliquer par certaines caractéristiques du lait maternel ou de l’allaitement, il pourrait aussi tenir au fait que le biberon favoriserait la surconsommation alimentaire… C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée par une équipe de la Brigham Young University aux États-Unis, et donc les résultats sont publiés dans Pediatric Obesity.
Les auteurs ont analysé les données de plus de 8000 familles, en regardant de près la façon dont les bébés ont été alimentés, tout en tenant compte du statut socio-économique. Ils constatent que les enfants nourris principalement au biberon ont un risque de devenir obèses 2,5 fois plus élevé que les bébés allaités les six premiers mois.
L’introduction d’aliments solides avant 4 mois et le fait de coucher le bébé avec un biberon augmentent aussi le risque d’obésité. L’étude montre en outre que ce sont les pratiques alimentaires « malsaines » (pas d’allaitement maternel, diversification trop précoce et s’endormir avec un biberon) qui expliquent que l’obésité infantile est plus fréquente dans les milieux socio-économiques bas.