Les bactéries du microbiote buccal chez l’enfant âgé de deux ans prédiraient le risque ultérieur d’obésité. Ce microbiote buccal serait la signature à suivre. C’est ce que suggère cette nouvelle étude.
L’essai INSIGHT, comprenant près de 300 enfants, vérifie si une intervention parentale réactive au début de la vie de l’enfant peut prévenir le développement de l’obésité. Il est également conçu pour identifier les facteurs de risque biologiques et sociaux de l’obésité.
Dans cette étude, les auteurs montrent que le microbiote oral d’un enfant à l’âge de deux ans est associé à sa prise de poids au cours des deux premières années suivant sa naissance.
>> Lire aussi: Obésité: dès 2 ans, la sédentarité est un facteur de risque
Un microbiote buccal moins diversifié en cas de gain de poids rapide
Le microbiote oral est habituellement étudié en relation avec la maladie parodontale et celle-ci a parfois été liée à l’obésité. Ici, les scientifiques ont exploré toute association directe potentielle entre le microbiote oral et le gain de poids de l’enfant. Ils ont utilisé les courbes de croissance des deux premières années suivant la naissance, ce qui fournit une analyse plus complète de la croissance de l’enfant.
Parmi les 226 enfants suivis, le microbiote oral de ceux présentant un gain de poids rapide – un facteur de risque important de l’obésité chez les enfants – était moins diversifié, ce qui signifie qu’il contenait moins de groupes de bactéries. Ces enfants présentaient également un ratio plus élevé de Firmicutes/Bacteroidetes, deux des groupes de bactéries les plus répandus dans le microbiote humain.
Pas de lien entre microbiote buccal et intestinal
Une diversité plus faible et un rapport Firmicutes/Bacteroidetes plus élevé dans le microbiote intestinal sont parfois observés en tant que caractéristiques des adultes et des adolescents atteints d’obésité. Cependant, les chercheurs n’ont pas constaté de lien entre la prise de poids et l’une ou l’autre de ces mesures dans le microbiote intestinal des enfants de deux ans. Cela suggère que le microbiote intestinal pourrait ne pas être complètement établi à l’âge de deux ans et subir encore de nombreux changements.
Ces résultats indiquent que les signatures de l’obésité pourraient être établies plus tôt dans le microbiote buccal, par rapport au microbiote intestinal. S’ils se confirment dans d’autres groupes d’enfants, ils ouvriraient la voie à la mise au point d’un test du microbiote oral qui pourrait être utilisé en prévention.
C’est évidemment intéressant, car les échantillons oraux sont plus faciles et rapides à obtenir que ceux de l’intestin, qui nécessitent des échantillons de selles.