Les aliments qui s’adressent clairement aux enfants ont trop souvent un mauvais profil nutritionnel et sont trop souvent ultra-transformés. C’est ce que révèle l’analyse de plus de 1.100 produits par le Club Européen des Diététiciens de l’Enfance (CEDE).
Héros, personnages de dessin animé, dessins à caractère enfantin et autres mascottes, mention « idéal pour le goûter des enfants », licences… sont largement utilisés sur les emballages des aliments pour enfants et leur promotion. Ce sont ces indices de ciblage que le Club Européen des Diététiciens de l’Enfance (CEDE) a relevé de façon systématique sur les emballages des aliments et boissons de 20 enseignes françaises.
Pas moins de 1.155 produits avec des éléments de marketing ciblant les enfants ont été passés au crible par l’association professionnelle regroupant des diététiciens spécialisés en nutrition pédiatrique : profil nutritionnel (avec le Nutri-Score), leur degré de transformation (classification NOVA) et leur conformité ou non avec les critères « Europe Nutrient Profile » de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui précise le profil nutritionnel attendu d’un produit pour pouvoir s’adresser à l’enfant.
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Les aliments pour enfants ne répondent pas aux critères
Les résultats de cette analyse, publiée dans la revue Nutrients, sont sans équivoque :
- 58,7 % des produits ont un Nutri-Score (affiché ou non) D ou E, soit plus du double de ceux qui ont un Nutri-Score A ou B.
- 88 % des produits sont dans la catégorie des aliments ultra-transformés (AUT), ou classification NOVA 4.
- 95 % des produits ne répondent pas aux critères du WHO Europe Nutrient Profile, et seraient donc inéligibles au marketing à destination des enfants.
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Trop de sucres et de sel ajoutés
L’analyse du CEDE relève aussi que la majorité des produits marketés à destination des enfants sont des aliments sucrés. Ceux-ci sont positionnés surtout pour le petit-déjeuner et le goûter. Le goûter qui, selon l’ANSES, fait l’objet d’une consommation excessive de sucres chez 75 % des enfants âgés de 4 à 7 ans, et 60 % des enfants de 8 à 12 ans. Et pour 4 de ces produits sucrés sur 10, on y trouve également du sel ajouté : dans toutes les barres de céréales et biscuits petit-déjeuner, dans plus de 90 % des cas pour les biscuits, gâteaux et viennoiseries et 76 % des céréales petit-déjeuner.
En conséquence, le CEDE estime que des mesures seraient souhaitables pour que les éléments marketing s’adressant à l’enfant n’apparaissent plus sur les emballages des produits non conformes aux critères OMS Europe, qui ont un Nutri-Score D et E et qui sont ultra-transformés.
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