Selon une nouvelle étude, le microbiote intestinal des nourrissons constituerait un facteur prédictif de l’IMC plus tard, et il est affecté par l’usage précoce d’antibiotiques.
Le microbiote comme programmateur métabolique
La composition du microbiote est au cœur de nombreuses études scientifiques et découvertes qui lui attribuent un rôle important dans le développement de bien des pathologies, dont l’obésité. Par ailleurs, l’exposition précoce aux antibiotiques est susceptible d’altérer la nature du microbiote de l’enfant, ce qui pourrait avoir des répercussions plus tard.
Des chercheurs ont donc exploré les liens qui existent entre la composition du microbiote, le risque d’une future prise de poids excessive et l’influence éventuelle de l’exposition aux antibiotiques chez le nourrisson. Pour mener à bien cette étude, ils ont sélectionné 162 enfants en bonne santé en Hollande et en Finlande. Ils ont analysé leurs fèces à l’âge de 3 mois, déterminé l’indice de masse corporelle (IMC) à l’âge de 5 ou 6 ans et récolté des informations relatives à la prise d’antibiotiques.
La composition du microbiote corrélée à l’IMC
Les résultats montrent que la présence des Bifidobactéries en grande quantité dans le microbiote du nourrisson est négativement associée à l’IMC, alors que l’inverse est observé pour les Streptocoques. Cette association se révèle être encore plus forte si les enfants ont souvent eu recours aux antibiotiques durant leur vie.
L’abondance d’une autre espèce bactérienne, les Bactéroides, dans le microbiote des enfants peu exposés aux antibiotiques vient confirmer l’impact de la prise de ces substances sur le microbiote. Les chercheurs rapportent que chez les enfants faiblement exposés aux antibiotiques, la richesse du microbiote en Bactérioides est associée à un IMC plus élevé vers l’âge de 5 ou 6 ans.
Cette étude vient donc appuyer l’implication de la composition du microbiote dans l’hypothèse d’une programmation métabolique qui s’opère dès le début de la vie.