Les derniers chiffres relatifs à l’obésité infantile mettent en évidence la disparition du régime méditerranéen, comme l’a expliqué le chef de l’OMS, J. Breda, lors du Congrès européen sur l’obésité qui s’est tenu à Vienne.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) collecte depuis plus de 10 ans des données relatives à plus de 300.000 enfants de toutes les régions européennes de l’OMS afin d’examiner les questions du surpoids et de l’obésité infantiles. Les enfants constituant ce groupe cible sont âgés de 6 à 9 ans et sont originaires de 53 pays différents.
Chypre, le mauvais élève
Les chiffres provisoires* de la WHO European Childhood Obesity Surveillance Initiative sont alarmants. Il ressort en effet de cette étude que les enfants grecs, italiens, espagnols et chypriotes enregistrent un très mauvais score en matière de surpoids et d’obésité.
En Europe, Chypre est confrontée à la prévalence de l’obésité la plus élevée. 43% des enfants y sont en effet en surpoids et 21% des garçons et 19% des filles souffrent d’obésité. Dans les trois autres pays (Grèce, Italie et Espagne), le pourcentage de surpoids tourne autour des 42% tandis que le taux d’obésité est compris entre 19 et 21%. «Ces chiffres montrent que le régime méditerranéen a disparu», explique le chef de l’OMS, Joao Breda. «Le régime méditerranéen doit être réintroduit», confirme-t-il. Il est vrai que des études antérieures avaient mis en évidence les bienfaits du régime méditerranéen pour la santé.
Le régime méditerranéen dans le nord de l’Europe
Nos voisins nordiques enregistrent tous de meilleurs scores. Si 18 à 27% des enfants luttent contre un surpoids, il est constaté que seuls 5% des enfants danois, norvégiens et irlandais souffrent d’obésité. Les chiffres les moins élevés sont enregistrés au Tadjikistan, au Turkménistan et au Kazakhstan. Le régime alimentaire occidental fait progressivement son entrée dans ces pays, entraînant un risque d’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité à l’avenir.
L’OMS pointe du doigt la grande disponibilité de «calories vides», à savoir des aliments qui sont très denses en énergie, mais pauvres en nutriments, ainsi que le manque d’activité physique.
*L’OMS considère les enfants de 5 à 19 ans comme étant obèses lorsque l’IMC pour leur âge est supérieur à deux écarts-types au-dessus de la médiane des normes OMS de croissance de l’enfant. Elle parle de surpoids lorsque les valeurs IMC des enfants pour leur âge sont supérieures à un écart-type au-dessus de la médiane.