Nos patients souffrant d’un cancer voient leur équilibre et habitudes alimentaires perturbés. Or, c’est sur leur alimentation que nous pouvons concrètement agir et en faire leur allié. Comment faire le tri entre les remèdes «miracles», les fausses idées et les vraies alternatives à leur conseiller?
Nous avons posé la question à Caroline André, diététicienne-nutritionniste spécialisée en oncologie à l’Institut de cancérologie Jules Bordet à Bruxelles. Sa pratique professionnelle lui a permis de pointer une série de mythes et de réalités sur l’alimentation en oncologie, via ses patients en cours de traitement. Elle les a épinglés dans un ouvrage inspirant: L’assiette pour se régaler pendant un traitement anti-cancer. Extraits.
Manger des «super-aliments» anti-cancer
Graines de chia, curcuma, thé vert et baies de goji ont bonne presse contre le cancer. Certains patients peuvent être amenés à penser que manger ces «super-aliments» en cours de traitement va les soigner. Seulement, aucun aliment n’a le pouvoir de guérir leur cancer!
Acide alpha-linolénique, composés aux propriétés anti-inflammatoires, antioxydants… Ces produits contiennent bien de substances protectrices qui peuvent s’avérer intéressantes en prévention, mais ce n’est plus nécessairement le cas en cours de traitement. Toutefois, si le régime alimentaire du patient le permet, il est préférable de manger des fruits et légumes variés et colorés, afin d’en tirer toutes les substances naturelles bénéfiques, en particulier les antioxydants (indoles des choux, par exemple).
Produits laitiers et gluten: mauvais pour le cancer?
Le système digestif peut être mis à rude épreuve durant les traitements contre le cancer. Il n’y a pas de réelle contre-indication à ce que les patients limitent leur consommation de produits laitiers ou de gluten, s’ils se sentent mieux (moins de ballonnements, meilleur transit), tout en maintenant leur poids, une couverture de calcium suffisante et une alimentation diversifiée.
Mais une alimentation totalement dépourvue de gluten et/ou de lactose n’est indiquée que lorsque cela se confirme, via des tests médicaux spécifiques. Il s’agit donc de ne pas tomber dans l’extrémisme alimentaire. La période de traitement est suffisamment contraignante pour ne pas l’adjoindre de restrictions alimentaires supplémentaires, qui ne sont pas nécessairement indispensables.
«Aucun aliment ne doit être banni inutilement de l’alimentation, tout est question de tolérance alimentaire. Chaque patient est différent, l’objectif étant de maintenir une alimentation suffisante et adaptée aux contraintes imposées par les traitements», nous rappelle Caroline André.
Retrouvez d’autres mythes et réalités, des conseils nutritionnels, des fiches techniques pratiques et pas moins de 60 recettes adaptées dans le livre L’assiette pour se régaler pendant un traitement anti-cancer.
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