Une nouvelle étude parue dans JAMA Internal Medicine révèle que la proportion de calories consommées issue d’aliments subventionnés est associé à une augmentation du risque d’obésité et de complications cardiométaboliques.
Les subventions pour l’agriculture vont-elles à l’encontre d’une alimentation saine? C’est en tout cas ce que suggèrent ces travaux menés aux États-Unis par Karen R. Spiegel du Center for Disease Control and Prevention à Atlanta, et ses collègues.
Ils ont calculé un score individuel de subvention pour plus de 10.308 participants, âgés en moyenne de 40 ans et dont environ la moitié était constituée de femmes. Le score a été calculé à partir de 7 secteurs les plus subventionnés aux États-Unis: maïs, soja, blé, riz, sorgho, produits laitiers et bétail.
Score de subvention
Pas moins de 56,2% des calories consommées s’avèrent issues des principaux produits alimentaires subventionnés. Les résultats montrent que par rapport aux personnes consommant le moins d’aliments subventionnés (associés à un score de subvention dit bas), celles avec le score le plus élevé ont un risque accru:
- d’être obèses (+37%),
- de présenter une obésité abdominale (+41%),
- d’avoir un taux de protéines C-réactive, marqueur de l’inflammation, plus élevé (+34%), une dyslipidémie (+14%) et une dysglycémie (+21%).
Seule la pression sanguine semble échapper à toute association avec le score de subvention!
Grands moyens, pauvre santé!
Les auteurs précisent que leurs données ne permettent pas d’établir de lien de cause à effet. Toutefois, une telle association pourrait s’expliquer du fait qu’actuellement, aux États-Unis comme dans bien d’autres contrées, les subventions à l’agriculture sont orientées vers le financement de denrées alimentaires, dont une grande partie est convertie en produits riches en graisses, céréales raffinées, boissons riches en énergies, aliments transformés et préemballés. Et le faible coût de ces produits explique qu’ils sont particulièrement présents chez les moins aisés.