Une nouvelle étude suggère que le score 5-C peut améliorer la qualité nutritionnelle des achats au supermarché. Ce système d’information nutritionnelle simplifié, qui reprends cinq catégories de qualité nutritionnelle associées à une couleur, est en phase de test en France sur la face avant des emballages.
De nombreux travaux ont montré que le logo à 5 couleurs (5-C) était:
- utile pour discriminer la qualité nutritionnelle des aliments entre groupes alimentaires, au sein d’un groupe alimentaire, ou pour des produits équivalents de marques différentes,
- bien perçu et bien compris dans la population, y compris par les personnes éloignées de l’information nutritionnelle et les plus à risque sur le plan nutritionnel.
D’autres travaux ont mis en évidence que l’algorithme sous-tendant le 5-C (score FSA) permettait de caractériser la qualité nutritionnelle de l’alimentation de l’individu, et qu’il était associé à la survenue de maladies chroniques. Les sujets consommant des aliments les mieux classés, selon l’algorithme utilisé pour le 5-C (donc avec un meilleur score FSA), avaient un risque moindre de développer des maladies cardiovasculaires, cancers, syndrome métabolique et prise de poids.
Une étude sur les achats des consommateurs
L’objectif de l’étude, menée dans 5 magasins expérimentaux répartis sur le territoire français, était d’évaluer l’impact du système 5-C apposé en face avant des emballages sur la qualité nutritionnelle des achats des consommateurs en supermarché expérimental, des conditions contrôlées reproduisant l’expérience d’achats en supermarché.
Les chercheurs ont suivi 901 consommateurs recrutés (par méthode des quotas) dans les zones commerciales où étaient localisés les magasins expérimentaux. Tous ont reçu comme instructions de faire leurs courses en procédant comme s’ils étaient dans leur magasin habituel. Les instructions données étaient suffisamment précises pour induire un passage en rayon, mais suffisamment larges pour ne pas induire des comportements spécifiques ou orienter le choix de produit.
En pratique, les consommateurs participant prenaient un caddie et réalisaient leurs achats seuls, la séquence étant enregistrée en vidéo. Les achats étaient consignés lorsque le consommateur passait au niveau de la caisse fictive (les consommateurs n’avaient pas à payer réellement leurs achats). A la sortie, les sujets répondaient à un questionnaire portant sur le rappel du logo, la compréhension du logo et son utilité perçue.
Plus de fibres, moins de sucres et de sodium
L’analyse met en évidence que l’intervention associant le 5-C et le flyer d’information est associée à une meilleure qualité nutritionnelle du panier d’achat pour les biscuits sucrés. Il n’existe pas de différence significative dans les autres catégories de produits ou pour le groupe exposé au logo seul (sans information).
L’effet positif observé était associé à une teneur du panier d’achat plus élevée en fibres, et plus faible en sucres et sodium (différence non statistiquement significative). L’intervention n’était pas associée à une baisse du nombre de produits achetés (suggérant des substitutions d’aliments plutôt favorables sur le plan nutritionnel).
Les participants se souviennent plus fréquemment avoir vu le logo en rayon dans la situation comprenant le logo et le flyer et près de 90% des sujets du groupe logo + flyer considèrent le logo comme facilement compréhensible. On note ainsi une bonne capacité de se rappeler du logo et des effets favorables dans certains groupes d’aliments (sous réserve d’une communication associée) malgré l’exposition unique au logo et la puissance statistique limitée de l’étude.
Le 5-C accompagné d’une communication adaptée apparait comme un outil efficace afin d’améliorer la qualité nutritionnelle des achats.