Ajouter de l’arôme et du goût à de l’eau entraîne une plus grande satiété à court terme que l’eau seule. Alors que pris séparément, arôme et goût sont sans effet. Une piste pour manger moins? Pas sûr…
Les flaveurs alimentaires qui regroupent les sensations perçues par la consommation d’une denrée (goût, odeur,…), jouent un rôle certain dans le contrôle de l’appétit, mais il est loin d’être clair. Selon le contexte étudié, un arôme (de fraise, par exemple) ou un goût (la saveur sucrée, par exemple) peuvent tant stimuler la prise alimentaire que déclencher la satiété.
Dans cette expérience, les chercheurs ont découvert que les effets d’un arôme ou d’un goût ne sont pas les mêmes combinés ou séparés.
Plus de satiété avec arôme et goût ajoutés
Au cours d’une période de 15 minutes, 26 jeunes femmes de poids normal ont consommé une des 4 boissons suivantes:
- de l’eau,
- de l’eau avec un arôme de fraise,
- de l’eau avec du sucre et de l’acide citrique (48 kcal),
- de l’eau avec un arôme de fraise, du sucre et de l’acide citrique.
Après avoir bu la boisson, elles pouvaient manger ad libitum un repas de pâtes. Les résultats montrent que la sensation d’appétit ressentie avec l’eau aromatisée et avec l’eau sucrée/citronnée ne diffère pas de l’eau pure.
Par contre, la boisson dans laquelle arôme et goût ont été ajoutés entraîne une réduction de la sensation de faim au cours de la période des 15 minutes (période de satiation), mais aussi jusqu’à 30 minutes après la consommation, par rapport aux 3 autres boissons.
La satiété ne fait pas manger moins
Ajouter des arômes et du goût aux aliments et boissons serait une piste crédible pour déclencher la satiété, réduire la prise alimentaire et lutter contre l’excès de poids et l’obésité? Rien n’est moins sûr…
On aurait pu s’attendre, compte tenu des résultats sur la satiété, à une réduction des ingesta au buffet de pâtes pour la boisson qui a réduit la sensation de faim, mais ça n’a pu être objectivé. Cette étude montre bien que le cerveau est informé et réagit différemment lorsqu’on combine arôme et goût, par rapport à l’arôme ou au goût seuls. Mais elle ne soutient pas pour autant le potentiel préventif de cette approche, pour réduire les apports alimentaires et lutter contre l’obésité.
Yin W. et al., Appetite, 2017; 114: 265-274.