Du fait des effets indésirables rapportés par la pharmacovigilance en France, l’Anses recommande à certaines populations d’éviter les compléments alimentaires à base de mélatonine.
La mélatonine est une hormone sécrétée par la glande pinéale à partir de la sérotonine, qui dérive elle-même du tryptophane. La mélatonine est essentiellement reconnue pour son rôle dans la régulation des rythmes chronobiologiques et est ainsi fréquemment présente dans les compléments alimentaires ayant pour but d’aider à l’endormissement ou à lutter contre le jetlag.
Mélatonine et rythme biologique
Deux allégations nutritionnelles sont ainsi autorisées par l’EFSA:
- «La mélatonine contribue à atténuer les effets du décalage horaire» pour les compléments contenant au moins 0,5 mg de mélatonine par portion;
- «La mélatonine contribue à réduire le temps d’endormissement» pour ceux qui en contiennent 1 mg.
Entre 2009 et 2017, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a été informée, via le dispositif Nutrivigilance, de 90 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Parmi ceux-ci, 19 ont été suffisamment complets pour faire l’objet d’une analyse d’imputabilité.
Les effets indésirables rapportés comprenaient des symptômes généraux (céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité), des troubles neurologiques (tremblements, migraines) et gastroentérologiques (nausées, vomissements, douleurs abdominales).
L’Anses recommande donc:
- Aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants, aux adolescents, aux personnes présentant des maladies inflammatoires ou auto-immunes, et aux personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance accrue sans somnolence, de ne pas utiliser de compléments alimentaires à base de mélatonine;
- Aux sujets épileptiques, asthmatiques, présentant des troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité ou suivant un traitement médicamenteux, d’obtenir un avis médical avant l’utilisation de ces compléments;
- À l’ensemble de la population, de limiter la prise de ces compléments à un usage ponctuel et de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé.
Les compléments alimentaires diffèrent suivant les pays
L’Anses rappelle enfin la nécessité d’une uniformisation au niveau européen puisque suivant les pays, la réglementation concernant les produits à base de mélatonine varie. Ainsi en France, elle est autorisée dans les compléments alimentaires à un dosage inférieur à 2 mg par jour et par prise. En Belgique c’est au-delà de 0,3 mg de mélatonine par prise et par jour que ces produits sont considérés comme des médicaments.