Manger tard est associé à un risque cardiométabolique accru, un comportement obésogène et une efficacité moindre du régime amaigrissant, selon cette étude d’intervention menée auprès de plus de 3000 personnes.
Manger tard à-t-il une importance ? Ces dernières années, les principes de la chronobiologie et de sa filiale chrononutrition ont souligné l’importance des cycles jour/nuit sur la prise alimentaire. Et d’une manière générale, manger pendant la nuit et/ou le soir est associé à une consommation calorique plus importante et un risque accru d’excès de poids. Dans cette étude menée en Espagne, c’est l’heure du petit-déjeuner et du repas de midi qui ont été pris en compte (qui ont aussi une influence sur l’heure du repas du soir).
À lire aussi : Chrononutrition : manger avant de dormir ferait grossir
Manger tard et risque cardiométabolique
Les 3362 participantes, femmes et hommes adultes, suivaient un programme de perte de poids : le régime était basé sur l’alimentation méditerranéenne, avec un apport calorique de 1200 à 1800 kcal pour les femmes, et 1500 à 2000 kcal pour les hommes. Ils ont été classés en mangeurs précoces ou mangeurs tardifs selon le point médian de la prise entre les moyennes hebdomadaires pour le petit-déjeuner et le repas de midi. L’intervention a duré 19 semaines.
Les résultats montrent qu’après les 19 semaines, les mangeurs tardifs ont, par rapport aux mangeurs précoces :
- Un BMI plus élevé
- Un taux de triglycérides plus élevé
- Une sensibilité à l’insuline plus faible
De plus, les mangeurs tardifs ont des taux de leptine plus élevés le matin (ce qui les incite donc moins à manger tôt)
A lire aussi : L’horaire des repas influence l’oxydation des graisses
Le régime plus efficace chez les mangeurs précoces
Il apparait qu’en moyenne, les mangeurs tardifs perdent 80 g de moins par semaine (585 g/semaine) que les mangeurs précoces (667 g/semaine). Les investigations révèlent encore que les mangeurs tardifs ont plus de barrières à la perte de poids, sont moins motivés pour perdre du poids, mangent plus sous l’emprise du stress et mangent plus souvent devant la TV et la nuit que les mangeurs précoces.
Sans pour autant tomber dans l’excès de certains adeptes de la chrononutrition, qui prétendent que ce n’est pas la quantité de calories ingérée qui compte, mais le moment des prises alimentaires, cette étude suggère que les horaires ont bel et bien une influence sur de nombreux paramètres. Et que dans le cadre d’un programme de perte de poids, les indicateurs sont plus favorables pour ceux qui prennent leurs repas tôt.
Lisez aussi :Fréquence et horaire des repas influencent le poids
Dashti H et al. Am J Clin Nutr 2021;113(1) :154-161. https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa264