Alors que de nombreuses études font état de relations souvent négatives entre la consommation de viande et la santé, une analyse groupée des études prospectives menées en Asie arrive à un tout autre résultat.
Dans les populations occidentales, la consommation importante de viande, en particulier de viande rouge, a été associée à risque accru de mortalité. En irait-il autrement en Asie?
C’est en tout cas ce que rapporte cette nouvelle analyse des données issues des Nations Unies. Elle intègre 8 études prospectives asiatiques issues du Bangladesh, de Chine, du Japon, de Corée et de Taiwan, totalisant 112.310 hommes et 184.411 femmes, avec un suivi de 6,6 à 15,6 ans.
Les résultats publiés dans The American journal of Clinical Nutrition, précisent, comme on pouvait s’y attendre, que la consommation de viande rouge est substantiellement plus faible dans les pays d’Asie qu’aux Etats-Unis, alors que celle de poisson et de fruits de mer est plus élevée.
Mais surtout, l’étude ne montre aucune association entre la consommation totale de viande (définie comme celle de viande rouge, de volaille, de poisson et/ou de fruits de mer) et le risque de mortalité toute cause, de mortalité cardiovasculaire ou de mortalité par cancer. L’augmentation de la consommation de viande observée en Asie ne s’accompagne donc pas d’une augmentation de la mortalité.
Une analyse plus fine par sexe rapporte même, en Asie, une association inverse entre la consommation de viande rouge et la mortalité cardiovasculaire chez les hommes, et la mortalité par cancer chez les femmes. Voilà qui pourrait amener à voir sous un angle plus positif la consommation modérée de viande…
Lee J.E. et al., Am J Clin Nutr, October 2013, vol. 98, no. 4, 1032-1041.