Ce n’est pas parce qu’il y a quelque 2.000 espèces d’insectes comestibles dans le monde que l’entomophagie est dénuée de risque. L’AFSCA et le Conseil Supérieur de la Santé fait le point sur la sécurité alimentaire des insectes destinés à la consommation humaine.
Grillon domestique, vers de farine, criquet migrateur… ils sont 12 à être tolérés dans la consommation humaine en Belgique, alors qu’aucune réglementation européenne spécifique n’existe pour l’instant.
L’entomophagie est peu courante chez nous, mais elle fait néanmoins partie de certaines traditions en Europe, comme la soupe de hannetons en France et en Allemagne, le fait de manger le jabot sucré de papillons Zygaena dans le Nord de l’Italie, ou encore le casu marzu, fromage sarde aux larves de mouches…
L’AFSCA et le Conseil Supérieur de la Santé se sont penchés sur les risques liés à l’entomophagie. Ils recommandent ainsi d’appliquer un traitement thermique aux insectes, la qualité microbiologique des insectes crus étant jugée inacceptable. Il importe aussi de tenir compte du stade de développement de l’insecte, l’adulte pouvant sécréter des toxines qui ne se retrouvent pas au stade de larve.
Pour les conditions d’élevage, le bois traité, le fumier, les déchets ou restes de cuisine ne peuvent pas être utilisés, et le recours aux fongicides et antibiotiques dans les aliments pour insectes est fortement déconseillé.
Il est fortement conseillé d’indiquer sur l’étiquette que les personnes allergiques aux mollusques et crustacés/ou aux acariens de poussière domestique pourraient développer une réaction allergique à la consommation d’insectes. Si nécessaire, l’étiquette devrait mentionner que les pattes et/ou les ailes doivent être retirées avant consommation, par exemple pour les sauterelles.
Enfin, il est absolument déconseillé d’acheter, pour soi, des insectes chez des éleveurs d’insectes destinés à l’alimentation des poissons, oiseaux et autres nouveaux animaux de compagnie.
AFSCA/Conseil Supérieur de la Santé. Avis commun SciCom 14-2014 et CSS n°9160.