Quitter l’école et trouver un emploi sont des étapes importantes dans une vie. Mais, vraisemblablement, ce sont également les premières étapes de la prise de poids d’un adulte. Et elles sont aggravées par la perspective de devenir parents… surtout pour la maman.
Nombreux sont les individus qui ont tendance à prendre du poids à la sortie de l’adolescence et à l’âge adulte. Et c’est à cette âge de la vie où les niveaux d’obésité augmentent le plus rapidement. Ce gain de poids serait lié à des changements en profondeur des comportements alimentaires et de l’activité physique.
Des modifications qui ont été passées à la loupe par des chercheurs de l’Université de Cambridge au travers de deux revues systématiques de la littérature. La première analyse les changements observés au début de la vie professionnelle ou académique. La seconde les modifications du poids et du mode de vie lorsque l’on devient parent pour la première fois.
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Quitter l’école: premier déclencheur de la prise de poids et de l’obésité
Dans la première étude, l’équipe a spécifiquement examiné la transition du secondaire à l’enseignement supérieur ou à l’emploi. Au total, ils ont trouvé 19 études couvrant des âges de 15 à 35 ans, dont 17 évaluaient les changements dans l’activité physique, 3 le poids corporel et 5 les régimes ou comportements alimentaires.
Premier constat sur l’activité physique: quitter l’école secondaire était associé à une diminution de 7 minutes par jour de l’activité physique modérée à vigoureuse. La diminution était plus importante pour les hommes que pour les femmes. Une analyse plus détaillée a révélé que le changement est le plus important lorsque les gens vont à l’université, avec des niveaux globaux d’activité physique modérée à vigoureuse chutant de 11,4 minutes par jour.
Deuxième constat: trois études ont signalé une augmentation du poids corporel à la sortie du secondaire. Deux autres ont suggéré que les régimes alimentaires diminuent en qualité à la sortie du secondaire et une a suggéré la même chose à la sortie de l’université.
«Les pressions inhérentes à l’entrée à l’université et sur le marché de l’emploi entraînent des facteurs comportementaux qui sont susceptibles d’être nocifs pour la santé à long terme, tels que le surpoids, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée».
Dr Eleanor Winpenny (CEDAR & MRC Epidemiology Unit, University of Cambridge)
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Devenir parent: la mère impactée, le père épargné
Dans le second travail, une méta-analyse de six études révèle que la différence de variation de l’indice de masse corporelle (IMC ou BMI) entre le fait de demeurer sans enfants et devenir parent était de 17%:
- Une femme de taille moyenne (+/-164 cm) sans enfant a pris environ 7,5 kg en cinq à six ans, tandis qu’une mère de famille de la même taille en a pris 1,3 kg de plus. Cela équivaut à une augmentation de l’IMC de 2,8 points, contre 3,3.
- Une seule étude a examiné l’impact de devenir père sur le poids et n’a trouvé aucune différence.
La plupart des études portant sur l’activité physique ont montré une baisse plus importante chez les parents par rapport aux non-parents. L’équipe a trouvé, par contre, des preuves limitées pour le régime alimentaire, qui ne semblait pas différer entre les parents et les non-parents.
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