Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, l’œuf, bien que riche en cholestérol, n’a pas d’effet néfaste sur la santé cardiovasculaire, selon une vaste étude prospective finlandaise.
Ennemi public numéro un dans les années 1980, le cholestérol alimentaire apparait, 30 ans plus tard, de moins en moins préoccupant pour la santé des vaisseaux. Les recommandations européennes de l’EFSA, comme les récentes US guidelines 2015-2020, ont gommé la sacro-sainte limite fixant à 300 mg l’apport maximal quotidien en cholestérol alimentaire.
Cette nouvelle étude finlandaise consacrée au cholestérol alimentaire et à l’œuf ne fait que confirmer cette tendance…
Phénotype à risque
Jusqu’à présent, la plupart des études n’a pas pu montrer, dans la population générale, d’augmentation du risque cardiovasculaire avec la consommation d’œufs. Mais si le cholestérol alimentaire n’a que peu d’influence sur la cholestérolémie dans la population générale, les personnes porteuses de la variante génétique ApoE4 sont nettement plus exposées.
C’est précisément l’intérêt de cette nouvelle étude qui porte sur 1.032 hommes de la Kuopio Ischaemic Heart Disease Risk Factor Study, suivis en moyenne pendant 20,8 ans, car elle a étudié distinctement le phénotype ApoE4.
Ni les œufs, ni le cholestérol
Les résultats montrent que ni la consommation d’œufs, ni celle de cholestérol ne sont associées au risque coronarien, et cela tant dans la population générale que parmi le phénotype ApoE4 (qui représentait tout de même un tiers de l’échantillon).
Voilà donc des arguments supplémentaires pour réhabiliter l’œuf et le cholestérol alimentaire, mais sans pour autant tomber dans le travers d’élargir cette réhabilitation aux acides gras saturés, et sans remettre en cause les liens entre risque cardiovasculaire et hypercholestérolémie.
Virtanen J.K. et al., Am J Clin Nutr., February 10, 2016.