Une étude publiée dans l’American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism explique la fréquente inefficacité des régimes hypocaloriques au long cours. En effet, après une perte de poids importante, la sensation de faim est exacerbée. De plus, le corps tente de retrouver son poids initial.
Afin d’évaluer l’impact d’une perte de poids à court et à long terme, 35 adultes présentant une obésité de classe III (BMI moyen: 42,5 kg/m²) ont été suivi durant deux ans.
Les sujets ont débuté par un séjour de 3 semaines dans un centre spécialisé dans la prise en charge de l’obésité. Leurs apports caloriques ont alors été réduits de 500 kcal par rapport aux besoins estimés. De plus, ils ont été invités à effectuer régulièrement de l’activité physique. Le tout était associé à une prise en charge psychologique de type cognitivo-comportemental (TCC), afin d’atteindre les changements espérés.
Dans un but d’évaluation, le poids, la VO2max, la sensation de faim, la quantité circulante de ghréline, GLP-1, peptide YY, cholécystokinine, insuline ont été mesurés à jeun et en post-prandial au départ, à 4 semaines, à 1 an puis à 2 ans.
La faim augmente après un régime hypocalorique
Les volontaires ont perdu en moyenne 5 kg les 3 premières semaines, puis au total 11 kg à l’issue des 2 ans. Par contre, seulement 20% des sujets ont réussi à se stabiliser à leur poids le plus faible.
Les chercheurs expliquent cet échec notamment par une augmentation, lors de tous les contrôles, de la sécrétion de ghréline. Ainsi, lors de la perte de poids, l’estomac libère de plus grandes quantités de ghréline, une hormone responsable de la faim. Malheureusement, son niveau ne s’ajuste pas au fil du temps, expliquant le fait que les participants se sentaient toujours affamés.
Le corps en mode économie
Après un régime, le corps tend à conserver et à stocker de l’énergie. En effet, comme tout un chacun, une personne obèse a besoin d’énergie dans son quotidien pour respirer, digérer, dormir, marcher,… Après une perte de poids, l’énergie nécessaire pour ces mêmes fonctions est moindre, car le corps est plus léger. Nous voilà donc en face d’un paradoxe, le corps a moins de besoin de calories et réclame pourtant plus à manger.
La lutte contre la reprise de poids est alors quotidienne. Ce qui rappelle que l’obésité est une maladie chronique qui nécessite un accompagnement adapté, notamment psychologique.