Adopter une alimentation méditerranéenne, riche en végétaux, et boire de l’eau alcaline s’avère au moins aussi efficace en cas de reflux laryngopharyngé que les médicaments antiacides habituellement utilisés, selon une nouvelle étude d’intervention.
L’efficacité des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dans le traitement du reflux laryngopharyngé (RLP) fait l’objet de controverses, car elle n’est pas clairement établie. De plus, certaines données récentes suggèrent que ces médicaments pourraient accroître le risque de certaines pathologies, comme les attaques cérébrales et cardiaques, la démence, ou encore de dommages rénaux. Et c’est avec pressentiment que la prescription de ces médicaments ne pouvait être le seul traitement que l’auteur principal de cette nouvelle étude, Craig H Zalv an (New York Medical College, Valhalla, N. Y.) s’est lancé dans cette recherche. Et cela en dépit du fait qu’il se décrit comme un des plus grands prescripteurs de ces médicaments…
L’alcalinité pour contrer le reflux
Dans cette étude, 85 patients présentant un RLP ont été traités avec des IPP et des mesures standard de précaution en cas de reflux, et 99 autres patients ont suivi un régime méditerranéen basé à 90 % sur les végétaux et de l’eau alcaline. Le pH de l’eau est supérieur à 8, limite au-delà de laquelle la pepsine – pressentie comme jouant un rôle clé dans le RLP et les dégâts qu’il provoque – ne peut plus être activée. La composante végétale forte de l’alimentation explique aussi une moindre sollicitation des sécrétions acides et de l’activité de la pepsine. Les effets des interventions ont été évalués à partir du Reflux Symptôme Index (RSI), qui va de 0 à 45 pour la sévérité maximale. Une réduction de la sévérité des symptômes d’au moins 6 points est considérée comme cliniquement significative.
Le reflux recule plus avec l’alimentation
Les résultats montrent qu’une réduction de la sévérité du reflux a été obtenue chez 62,6 % des patients suivant l’alimentation méditerranéenne + eau alcaline, contre 54,1 % dans le groupe traité avec les IPP. Par ailleurs la sévérité des symptômes a diminué en moyenne de 39,8 % dans le groupe «alimentation», contre 27,2 % dans le groupe IPP. Les auteurs concluent en toute logique qu’il faut considérer le traitement du RLP par une alimentation essentiellement végétale et de l’eau alcaline. Ils estiment qu’une telle approche pourrait être non seulement efficace pour améliorer les symptômes, mais également éviter les coûts et les effets secondaires de l’intervention pharmaceutique, ainsi que fournir d’autres bénéfices santé associés à une alimentation largement végétale.