Faut-il devenir végétalien pour optimiser la prévention des maladies cardiométaboliques? Plutôt que de se poser cette question, la priorité devrait être accordée au suivi des recommandations nutritionnelles dans leur ensemble, selon une nouvelle revue.
Les données scientifiques justifiant la majoration des apports en légumes, fruits, céréales complètes, légumineuses, noix et graines sont nombreuses et consistantes. Mais faut-il pour autant adopter une alimentation basée exclusivement sur les végétaux, comme le préconisent de plus en plus de professionnels de la santé pour la prévention des maladies cardiométaboliques?
Cette question est à la base d’une revue de la littérature menée par une équipe de scientifiques chevronnés, conduite par Penny Kris-Etherton (The Pennsylvania State University, Etats-Unis). L’objectif étant d’évaluer les preuves sur la contribution relative des aliments végétaux et des produits animaux à un mode de vie sain.
Plus de végétaux, jusqu’à manger végétalien?
Un apport plus élevé en aliments végétaux est associé à un risque plus faible de maladie cardiométabolique. C’est ce que rapportent les évidences scientifiques relevées par les auteurs. A l’inverse, un apport plus élevé en viande est associé à un risque accru de maladie cardiométabolique, et le remplacement de petites quantités de protéines animales par des protéines végétales est associé à une réduction du risque.
Cependant, les études randomisées contrôlées montrent que des régimes denses en nutriments et comportant des protéines animales (dont certaines viandes maigres non-transformées) améliorent les facteurs de risque cardiovasculaires. Pour les auteurs, il est donc probable que les produits animaux n’augmentent pas le risque cardiométabolique:
- dans le cadre des niveaux de consommation recommandés et
- dans un contexte d’habitudes alimentaires saines, qui satisfait aux recommandations pour les fruits, légumes, céréales complètes, noix, graines et légumineuses, et qui n’excède pas les recommandations pour les sucres ajoutés, le sodium et les acides gras saturés.
Focus sur l’alignement avec les recommandations
Actuellement, ces recommandations ne sont généralement pas atteintes. Plutôt que de débattre des bienfaits d’une alimentation basée exclusivement sur les végétaux ou comportant des produits animaux, selon les auteurs, le focus devrait être mis sur l’amélioration des habitudes alimentaires pour s’aligner avec les recommandations.
Ils précisent que les diététiciens/nutritionnistes agréés ont l’expertise requise pour faciliter ces changements, tant à l’échelle individuelle qu’à celle des populations. Et qu’il est urgent de mettre en place des activités de sensibilisation pour créer un environnement alimentaire plus sain. Tous les professionnels de la santé peuvent jouer un rôle.
Que de pré-supposés dans ces débats végétal / animal!
Les « vegan » ne le sont absolument pas… pour être en meilleure santé … Ils refusent de manger des animaux uniquement pour des raisons philosophiques et conceptuelles, concernant la place qu’ils attribuent à l’humain au sein du règne animal, la conviction que manger un animal est équivalent à l’exploiter. Voire l’horreur qu’ils ressentent à l’idée que la mort d’un animal peut servir à nous nourrir…Libre à eux d’avoir leurs propres idées, mais de grâce ne leur faites pas une auréole nutirtionnelle en leur prêtant des buts qu’ils n’ont pas, une exigence de bonne santé, de pureté alimentaire……. Rozin , psychologue et chercheur en sciences sociales, avait observé que ce qui dégoûte le plus dans la consommation de viande, est le rappel de notre propre mort inéluctable à travers la mort de l’autre… Débat certes fort intéressant sur cette loi de la nature, où tout être vivant a pour vocation de servir de nourriture à un autre être vivant, au plus tard à sa mort en retournant à la terre comme engrais, au plus tôt en étant mangé? Nos ancêtres donnaient des réponses mythologiques qui s’accordaient bien à l’envie universelle de manger la viande. La modernité a abandonné les mythes, les rituels, et se retrouve gastroless (Fischler), sans plus de rêve ni de normes… D’où nos anxiétés et méfiances face à l’alimentation, dans un monde technologisé, où s’est aussi développé la fracture sociale entre éleveurs et mangeurs . Mais, de grâce, sortez de ce débat les considérations sur les MCV, le cancer ou autres faits nutritionnels. Cela est intrinsèquement étranger au veganisme.
Ceci posé, il est tout-à-fait vrai que les méta-analyses ne montrent aucun risque à consommer de la viande. Le débat a été faussé: 1) ce n’est pas « la viande » qui donne le cancer ou les mcv, mais l’excès. Comme l’excès de végétaux donne des colites chroniques que connaissent bien les veggies ( et les médecins qui les reçoivent)… 2) Si des fruits et légumes sont consommés en équilibre avec la viande, le facteur de « risque » de celle-ci disparaît, car les anti-oxydants végétaux s’équilibrent avec le fer animal, excellent facteur d’oxygénation cellulaire par ailleurs…
Merci pour ce commentaire intéressant! Le débat est passionnant et touche bien des domaines, et de plus en plus de gens se sentent concernés.
Il me semble assez clair que les aspects purement nutritionnels et santé ne sont pas la première porte pour entrer dans le véganisme. Mais en tant que média spécialisé en nutrition, il me semble important de continuer à suivre l’état des connaissances scientifiques sur les enjeux de santé du véganisme, pour contribuer à apporter un soupçon d’information factuelle dans ce débat essentiellement idéologique (mais l’idéologie ne remplace pas les nutriments essentiels!).
Et pour l’instant, il faut bien reconnaître que ce n’est pas un modèle, en matière d’équilibre nutritionnel, loin de là…