La vue classique considérant comme «mauvais» les trans industriels et «bons» les trans naturels est battue en brèche par une nouvelle étude d’intervention.
Les acides gras trans issus de l’hydrogénation ou trans industriels (iTFA) sont connus depuis plusieurs décennies pour leurs effets délétères, notamment sur le taux de cholestérol LDL qu’ils augmentent. À l’inverse, les travaux – essentiellement sur des cellules et des animaux –ont suggéré des effets bénéfiques pour certains trans des ruminants.
Ce qui explique que dans la plupart des recommandations nutritionnelles actuelles, la limitation des trans dans les aliments porte spécifiquement sur les trans industriels. Ce qui n’est plus forcément pertinent, comme le montre cette nouvelle étude publiée dans le American Journal of Clinical Nutrition.
Augmentation du cholestérol LDL
Dans cette nouvelle étude menée en double aveugle, randomisée et en cross-over auprès de 106 adultes sains, les auteurs ont évalué l’impact de la substitution de l’acide stéarique par un mélange d’isomères trans (contrôle), des trans industriels ou par deux trans issus des ruminants: l’acide vaccénique (VA) et le CLA 9c, 11t.
Les résultats montrent que, tant les trans industriels que le VA, augmentent le cholestérol total (TC), le cholestérol LDL, le rapport TC/HDL et l’apolipoprotéine B. Le CLA, par contre, entraîne une diminution des triglycérides, et n’a pas d’effet sur les autres lipoprotéines.
Les ruminants aussi!
Ces résultats indiquent que si les isomères trans n’ont pas tous les mêmes effets sur les facteurs de risque cardiovasculaire, la distinction de «bon» ou «mauvais» selon l’origine n’est pas fondée, puisque le VA a également pour effet d’augmenter le LDL. Mais cela ne balaye pas pour autant les espoirs d’effets bénéfiques de certains trans «naturels» comme le CLA 9c, 11t.
Comme le résume un éditorial consacré à cette étude, la majorité des trans des ruminants sont aussi mauvais pour le cholestérol LDL que les trans industriels… Mais seuls ces derniers peuvent être facilement retirés des aliments!
Gebauer S.K. et al., Am J Clin Nutr, December 2015, vol. 102, no. 6, 1339-1346.