Bien qu’il soit largement plébiscité, le Nutri-Score ne fait pas pour autant l’unanimité. Certains exemples caricaturaux sont utilisés pour tenter de le discréditer. Le point sur ces fake news.
«Des frites surgelées mieux classées que des sardines, du cola zéro mieux classé que l’huile d’olive,…» voilà quelques comparatifs qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux pour discréditer le Nutri-Score. Ils laissent entendre que certaines catégories de produits industriels seraient classés comme «bonnes pour la santé» et mieux classés que des aliments «traditionnels», qui seraient eux considérés comme «non favorables pour la santé». Le Prof Serge Hercberg et son équipe, à l’origine du Nutri-Score, dénoncent une campagne visant à discréditer le logo de 5 couleurs, et démontent les arguments utilisés dans ces fake news.
Le Nutri-Score ne compare pas ce qui est incomparable
Avant tout, il est essentiel de rappeler que le Nutri-Score permet de comparer la qualité nutritionnelle:
- d’aliments appartenant à la même catégorie (ex: au sein des céréales pour le petit-déjeuner, comparer des mueslis à des céréales chocolatées, chocolatées et fourrées,…)
- d’un même type d’aliment proposé par des marques différentes (ex: des céréales chocolatées et fourrées d’une marque par rapport à son équivalent d’une autre marque)
- d’aliments appartenant à des familles différentes à condition qu’il y ait une réelle pertinence dans leur condition d’usage ou de consommation (ex: des yaourts à des crèmes desserts, des céréales petit-déjeuner à du pain ou des viennoiseries,…)
Ainsi, comparer des frites à du Roquefort, des céréales petit-déjeuner à des sardines ou de l’huile d’olive à du cola zéro n’a aucun sens. En effet, il est peu probable que le consommateur envisage de consommer des sardines comme base de son petit-déjeuner, d’assaisonner sa salade avec du cola zéro ou de se rafraîchir en buvant… de l’huile d’olive!
Le Nutri-Score peut se targuer de reposer sur une base scientifique solide, avec plus de 30 publications scientifiques dans des revues internationales à comité de lecture. Toutes les publications sont accessibles via le portail du Ministère des Solidarités et de la Santé.
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Un score de la qualité nutritionnelle et non de la santé
Un autre reproche fait au Nutri-Score est qu’il se limite à certains nutriments, et ne prend pas en compte la présence d’additifs, de pesticides ni le degré de transformation. Eh oui, le Nutri-Score exprime la qualité nutritionnelle, ce qui est déjà pas mal, car celle-ci se base sur des données objectives en phase avec les recommandations nutritionnelles communes à la plupart des instances de santé, comme le fait de pénaliser le sel, les acides gras saturés, ou de valoriser le contenu en fruits et légumes.
Non, le Nutri-Score n’est pas un indicateur du risque global pour la santé. Cela serait certainement intéressant, et d’ailleurs plusieurs applications prétendent donner de telles informations, mais cela ne repose pas sur des données scientifiques validées. Ce n’est pas un hasard si aucune équipe de recherche ou aucune structure de santé publique dans le monde, ni aucun comité d’experts indépendants nationaux ou internationaux, ni l’OMS n’aient pu concevoir un tel indicateur synthétique… En attendant, rien n’empêche de coupler dans ses achats un bon Nutri-Score à une liste d’ingrédient courte, le moins d’additifs, le caractère «bio»,…
Le Nutri-Score est soutenu par le SPF Santé Publique
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Comment gérer le nutriscore et les édulcorants?
Le Nutri-Score tient compte de la teneur en sucres totaux, et pas de la présence ou non d’édulcorant, celle-ci n’ayant à ce jour pas d’influence reconnue par les différentes instances sur la santé