Les aliments ultra-transformés sont une source d’énergie dont le coût est moins de la moitié de celui des aliments peu ou pas transformés, selon cette étude de Sciensano, qui pointe ainsi un obstacle de plus vers une alimentation plus saine.
Le coronavirus aurait-il du bon pour favoriser une alimentation saine ? Peut-être bien, dans la mesure où il amène à préparer plus souvent ses repas, à acheter plus de produits de base pas ou peu transformés, comme de la farine, des oeufs…. En effet, les aliments-ultra-transformés (AUT), sont de plus en plus décriés.
Qu’entend-on au juste par aliments ultra-transformés ?
Pour faire simple, il s’agit de denrées solides ou liquides :
- produites par l’industrie
- comportant au moins 5 ingrédients
- souvent riches en graisses, sucres ajoutés, amidons raffinés et/ou sel
- avec additifs.
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Aliments ultra-transformés et santé ne font pas bon ménage
Plusieurs études ont montré que plus la part des AUT dans le régime était importante, moins bons sont les indicateurs de santé : risque accru d’obésité, de cancer et de mortalité, notamment. Mais voilà qu’une étude menée en Belgique soulève un autre problème lié aux AUT : leur faible coût, par rapport aux produits peu ou pas transformés. Or, le coût est un élément d’influence sur les achats, donc sur le comportement alimentaire.
Les chercheurs ont calculé le coût des calories selon le degré de transformation des denrées. Cet exercice montre que pour obtenir 100 kcal, il faut débourser :
- 0,55 EUR pour des aliments ultra-transformés.
- 1,26 EUR pour des aliments peu ou pas transformés.
Bref, il faut débourser moins de deux fois moins pour se nourrir avec des AUT.
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Les enfants sont les plus touchés
Autre constat issu de cette étude publiée dans la revue Nutrients, bien que les AUT soient de l’énergie moins onéreuse, ils représentent un coût plus important dans l’alimentation des enfants (environ 30 % des dépenses), par rapport à celle des adultes (un peu en dessous de 25 %).
Contrairement ce que l’on aurait pu attendre, l’étude ne montre pas de différence dans la consommation d’AUT en fonction du niveau de formation. Néanmoins les personnes avec un niveau d’éducation plus élevé tirent davantage d’énergie d’une alimentation peu ou pas transformée, par rapport aux personnes avec un faible niveau d’éducation.
Précisons que tout aliment ultra-transformé ne peut pas automatiquement être considéré comme mauvais pour la santé. Certains AUT peuvent d’ailleurs avoir un bon profil nutritionnel, ce qui s’exprime par exemple par un Nutri-Score A ou B…
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Vandevijvere S et al. Nutrients 2020,12(9),2787
Super intéressant, merci !
Quelle étude Belge soulève le problème du faible coût des AUT?
Bonjour, c’est une étude de Sciensano, la référence avec le lien vers l’étude est en bas de page
Merci!