La Diabetes Liga – la ligue flamande contre le diabète – tire la sonnette d’alarme : 1 Belge sur 10 est atteint de diabète ! Un message important, y compris pour les professionnels de la santé. La journée d’étude de la VBVD (Vlaamse Beroepsvereniging van Diëtisten) s’est donc tenue à un moment particulièrement opportun. Son thème ? Quelles nouveautés dans le traitement du diabète de type 2 ? Petit tour d’horizon.
Cette journée d’étude de la Vlaamse Beroepsvereniging voor Diëtisten (VBVD), organisée en septembre 2022, avait pour thème le diabète. La veille, la Diabetes Liga (ligue flamande) avait publié deux chiffres inquiétants : 1 Belge sur 10 est atteint de diabète, or 1 sur 3 l’ignore. Le point sur les nouvelles approches et connaissances sur le diabète qui ont été examinées lors de cette journée d’étude.
Faut-il désormais classifier les patients diabétiques en 5 clusters ?
La médecine personnalisée est la médecine de demain, a affirmé le Dr Maes lors de cette journée d’étude. La recherche, qui en est encore à ses balbutiements, est d’ores et déjà prometteuse, même si elle ne permet pas encore de tirer des conclusions décisives. Lors d’une étude menée en 2018 en vue de parvenir à un diagnostic et un traitement personnalisés du diabète, six variables de patients diabétiques ont été analysées : présence ou non d’anticorps anti-GAD, âge au diagnostic, IMC, HbA1c, fonction cellulaire β et résistance à l’insuline. Grâce à ces données, les auteurs ont pu subdiviser la cohorte en cinq clusters :
- Diabète auto-immun sévère (severe autoimmune diabetes)
- Diabète insulino-déficient sévère (severe insulin-deficient diabetes)
- Diabète insulino-résistant sévère (severe insulin-resistant diabetes)
- Diabète modéré en rapport avec une obésité (mild obesity-related diabetes)
- Diabète modéré en relation avec l’âge (mild age-related diabetes)
Une analyse plus approfondie a clairement montré que les patients identifiés comme appartenant au cluster 2 risquent de ne pas bénéficier – ou de ne pas bénéficier immédiatement – d’un traitement approprié. Les patients du cluster 3 présentent quant à eux un risque accru de comorbidités. Cette sous-classification permettrait d’offrir aux patients un traitement mieux ciblé, avec à la clé, des résultats thérapeutiques à la fois meilleurs et plus précoces, a indiqué le Dr Maes. Ce dernier a ensuite évoqué deux formes de diabète monogénique : le diabète néonatal et le diabète « de type MODY » (Maturity-Onset Diabetes of the Young ou diabète de type adulte chez le jeune). Le dépistage génétique de tous les patients diabétiques ne se justifie pas encore en termes de rapport coût-efficacité et doit de toute façon encore faire l’objet d’études supplémentaires.
En 2019, près d’1 Flamand sur 2 a échoué au test de connaissances sur le diabète. Relisez l’article ici.
L’ACT pour le traitement du diabète de type 2
Une forme bien précise de thérapie comportementale, l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy) ou thérapie d’acceptation et d’engagement peut aussi se révéler efficace pour les patients diabétiques, a expliqué Jessica Berden (diététicienne indépendante), et ce même en l’absence de plaintes psychologiques. Tout patient ou client dont l’état nécessite un changement de comportement peut tirer avantage d’une thérapie d’acceptation et d’engagement. L’ACT aide les patients diabétiques à apprendre comment faire les bons choix, malgré leur problème de santé, et à améliorer ainsi leur bien-être.
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Nina Van Den Broecke (diététicienne et chargée de cours à la Haute-Ecole Odisee) a passé en revue les régimes « diabète » à la mode et fait le point sur la littérature à ce sujet. À court terme, un régime cétogène améliore par exemple une série de paramètres, comme le poids, la régulation de la glycémie et le profil lipidique. Cette amélioration serait due à la diminution des apports énergétiques d’une part et à une moindre « résistance aux glucides » d’autre part. Les effets positifs d’une alimentation pauvre en hydrates de carbone disparaissent toutefois au fil du temps, ce qui pourrait s’expliquer par une raison toute simple : un suivi moins scrupuleux du régime après 6 à 12 mois. Nina Van Den Broecke estime toutefois que la prudence est de mise quant à la valeur de ces résultats, l’étude étant de qualité plutôt médiocre.
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Wilma Bouwman et Alie Lourens se sont également penchées sur la question de l’ « intolérance aux glucides ». Elles ont présenté le régime 6×6 qu’elles ont elles-mêmes élaboré. Ce régime consiste à prendre 6 repas par jour, apportant chacun 6 g de glucides. L’impact de ce régime sur les différents paramètres n’a toutefois pas encore fait l’objet d’études scientifiques. Les deux diététiciennes constatent toutefois clairement une amélioration chez leurs patients.
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