Des chercheurs américains estiment que l’obésité actuelle ne donne qu’une idée partielle de l’ampleur des dégâts, mais la situation est plus grave, parce qu’il faut tenir compte aussi des ex-obèses dans l’évaluation des risques associés.
Avec deux tiers de la population adulte en excès de poids, les États-Unis sont particulièrement exposés aux conséquences néfastes liées à l’excès de graisse corporelle. Mais du point de vue des chercheurs de la Boston University School of Public Health, la mesure de la prévalence actuelle de l’obésité à travers le BMI, si elle est utile, ne suffit pas à jauger l’ampleur des dégâts.
Ils estiment qu’en réalité, la situation est bien plus grave, car le fait d’avoir été obèse à un moment de sa vie suffit à augmenter le risque de morbidité.
Une obésité passée n’est pas prise en compte dans les photographies
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont recensé dans la population adulte des États-Unis, les obèses, mais également ceux qui ont été obèses à un moment de leur vie. La prévalence de l’obésité est actuellement de 51,6% chez les femmes et 50,8% chez les hommes. Mais la prévalence d’une obésité à un moment de la vie est plus élevée, particulièrement chez les hommes et les personnes âgées.
Certaines études ont rapporté que chez les personnes âgées, un surpoids était associé à une mortalité réduite, mais les chercheurs estiment que ce n’est pas une bonne lecture. Car c’est le fait d’avoir été obèse à un moment de sa vie qui est associé à des complications sanitaires, et, chez la personne âgée, c’est la perte rapide et involontaire de poids, qui cache généralement une maladie, qui accroît le risque de mortalité.
C’est comme pour les fumeurs et les ex-fumeurs
Les auteurs montrent ainsi qu’au total, il y a 22% des personnes qui ne sont pas obèses, mais qui l’ont été. Leurs travaux révèlent en outre que le risque pour 8 pathologies majeures est plus élevé parmi ces ex-obèses que parmi ceux qui n’ont jamais été obèses.
Ils estiment que l’on devrait s’inspirer de ce que la littérature scientifique a montré dans le tabagisme. On sait en effet qu’un ex-fumeur court toujours plus de risque de développer certaines pathologies qu’une personne n’ayant jamais fumé. Il est dès lors devenu habituel, dans les études scientifiques, de distinguer les fumeurs actuels des ex-fumeurs et ceux n’ayant jamais fumé. Il devrait en être de même pour les obèses, les ex-obèses et ceux n’ayant jamais été obèses.
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