Petit changement dans l’étiquetage nutritionnel belge! Une révision de certaines teneurs maximales en nutriments et l’ajout de mentions concerne désormais les aliments enrichis. Cette mise à jour de l’Arrêté Royal du 3 mars 1992 fait réagir plusieurs experts européens.
L’Arrêté Royal du 3 mars 1992 dans sa version mise à jour est désormais d’application depuis le 31 octobre 2017. Concrètement, une période de transition de 2 ans est prévue par le législateur, pour laisser l’opportunité aux entreprises de mettre leurs étiquetages nutritionnels en conformité. Car, oui, l’étiquetage nutritionnel va légèrement changer.
Les doses journalières maximales revues
Les plus importants changements concernent des doses journalières maximales. Celles des vitamines B1, B2, B5 et B12, ainsi que celles du chlore sont purement et simplement supprimées. Une hausse des doses journalières maximales concerne les vitamine A (1.200 mg), B6 (6 mg), C (1.000 mg), D (75 µg), E (39 mg), B9 (500 µg), ainsi que le cuivre (2 mg) et le fer (45 mg).
Une baisse concerne la vitamine B3 (10 mg pour les 2 formes acide nicotinique et l’hexanicotinate d’inositol) et le manganèse (1 mg). Deux doses journalières maximales ont été ajoutées: pour le bore (3mg) et le fluor (1,7 mg).
De nouvelles mentions obligatoires
Elles visent l’étiquetage pour:
- la présence d’acide nicotinique et/ou d’hexanicotinate d’inositol: Ne convient pas aux femmes enceintes ou allaitantes,
- la vitamine K, lorsqu’elle est présente à raison de plus de 25 µg: Ne convient pas aux personnes traitées aux anticoagulants coumariniques,
- le potassium, si plus de 1.000 mg: Ne convient pas aux personnes âgées ou atteintes d’affections rénales, de diabète avec insulinorésistance, ou traitées pour une hypertension artérielle,
- le zinc, si plus de 10 mg: La consommation doit être limitée à quelques semaines/mois.
Nécessité d’une harmonisation à l’échelle de l’UE
Cette décision fait néanmoins grincer des dents au niveau européen, non pas à l’égard de notre pays, mais de l’inertie latente sur le sujet. Car si les experts ont salué le fait que la Belgique prenait une initiative scientifique sur les niveaux de nutriments, ce travail semblait être éclipsé par le manque persistant d’harmonisation de l’UE sur la question.
Cela pose en effet des problèmes très concrets pour les entreprises. A l’heure actuelle, les États membres fixent toujours leurs propres limites maximales et se basent sur leur propre évaluation scientifique. Si les entreprises veulent mettre un produit sur le marché au niveau européen, elles doivent donc changer tous leurs produits et étiquettes pour chaque pays où leur commercialisation est effective. Un vrai casse-tête chinois… dont beaucoup se passeraient.