Les graves événements climatiques qui s’enchaînent ces dernières années menacent la bière, qui est la boisson alcoolisée la plus consommée au monde, en raison d’une baisse de production significative de l’orge.
Une sécheresse et une chaleur de plus en plus fréquentes et sévères pourraient entraîner une baisse substantielle des rendements de l’orge dans le monde. Avec un effet domino sur la production, la consommation et le prix de la bière.
Un secteur fortement demandeur d’orge
Ces dernières années, le secteur de la bière a consommé environ 17% de la production mondiale d’orge, mais cette part varie considérablement dans les principaux pays producteurs de bière, allant de 83% au Brésil à 9% en Australie. Les résultats de cette étude chinoise révèlent des pertes de rendement moyennes potentielles allant de 3% à 17%, en fonction de la gravité des conditions climatiques. En Europe, selon les aléas du climat, l’offre moyenne peut diminuer de 27% à 38% en Belgique, en République tchèque et en Allemagne. L’étude a ensuite évalué les effets du manque d’approvisionnement en orge sur l’offre et le prix de la bière dans chaque région, dans le cadre d’une série de scénarios climatiques futurs.
Les changements climatiques rendront la bière plus chère
Suite aux événements climatiques les plus graves, la consommation mondiale de bière diminuerait de 16%, soit 29 milliards de litres (environ la consommation annuelle totale de bière aux États-Unis). Le prix de la bière doublerait en moyenne (+193% en Irlande, par exemple). Même dans les cas moins extrêmes, la consommation de bière baisserait de 4% et les prix augmenteraient de 15%. L’effet dans les pays est disparate. Le volume consommé en Chine (plus gros consommateur) diminuerait plus que dans tout autre pays en fonction de la gravité (4,34 milliards de litres pour les événements les plus graves). Au Royaume-Uni, la consommation de bière pourrait baisser de 0,37 à 1,33 milliard de litres. Dans les pays où la consommation est plus faible, les réductions seraient énormes (-32% en Argentine).
Sur le plan de la santé, ce n’est pas une mauvaise nouvelle, même si rien ne dit que cela ne provoquerait pas un déplacement vers d’autres boissons alcoolisées. Mais il ne faut pas se réjouir pour autant, car c’est à nouveau un triste constat des conséquences du réchauffement climatique, qui aura aussi pour répercussion d’accroître les inégalités sociales.
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