L’obésité contribue de façon directe et indirecte à augmenter l’émission de gaz à effet de serre des individus. Une équipe américano-danoise a entrepris de quantifier le surcoût, direct et indirect, que représente l’obésité dans le monde.
Une personne en équilibre pondéral émet en moyenne 260 ml de CO2 par minute, soit l’équivalent de 270 kg d’équivalent CO2 par an. Cette émission de gaz à effet de serre (GES) est plus élevée en cas d’obésité. Compte tenu de la progression de l’obésité dans le monde et des enjeux environnementaux et climatiques, il est légitime de s’interroger sur l’impact de l’obésité sur la santé de notre planète, plus précisément sur sa contribution en termes d’émission de gaz à effet de serre (GES).
C’est le travail entrepris par une équipe de recherche américano-danoise, dont les résultats sont publiés dans la revue Obesity.
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Coûts directs et indirects de l’obésité sur l’émission de gaz à effet de serre
Outre l’accumulation de graisses, l’obésité s’accompagne également d’un accroissement de la masse maigre (environ 25% des kilos excédentaires), qui est métaboliquement active et accroît ainsi l’émission de GES (tout en augmentant la consommation d’oxygène). La majoration de la dépense énergétique directe associée à l’obésité est estimée, en moyenne, à 30% de la dépense énergétique d’une personne de poids normal. Sur base d’une population d’obèses estimée à 609 millions d’adultes dans le monde, les auteurs calculent que cet excès de CO2 est équivalent à l’ensemble des émissions fossiles de CO2 de tout un pays tels que la Suède, la Finlande, la Norvège ou le Danemark.
À côté de cela, il faut prendre en compte le coût énergétique associé à la production supplémentaire de nourriture ainsi que celui engendré pour le déplacement des kilos excédentaires. Au bout du compte, la modélisation de chercheurs arrive aux résultats suivants:
- L’obésité est associée à une augmentation d’environ 20% de l’émission de GES (métabolisme oxydatif, apports alimentaires et énergie fossile pour le transport).
- Cela représente un surplus de 700 mégatonnes d’équivalent CO2 par an, soit 1,6% de l’émission globale de GES.
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Attention à la stigmatisation
Les résultats obtenus font l’objet d’un commentaire de la part du spécialiste de l’Obésité Boyd Swinburn (University of Auckland, Nouvelle-Zélande), qui souligne qu’ils viennent compléter la littérature croissance examinant les liens entre l’obésité et le changement climatique.
Cependant, il attire l’attention sur le risque réel de voir désormais les personnes obèses encore plus stigmatisées, en raison de leur responsabilité plus élevée dans les changements climatiques et le coût des soins de santé. Alors qu’une telle stigmatisation n’existe pas pour les personnes qui sont plus actives physiquement, et donc produisent aussi plus de CO2 et nécessitent des apports alimentaires plus élevés…
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