Ce n’est qu’en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, y compris les terres émergées et l’alimentation, que l’on pourra contenir le réchauffement mondial bien en deçà de 2°C, indique le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport de jeudi dernier. Explications.
Le GIEC tire aussi la sonnette d’alarme alimentaire
Le GIEC, l’organisme mondial chargé de faire le point des connaissances scientifiques sur les changements climatiques, de leurs conséquences et des risques qu’ils pourraient entraîner, ainsi que d’évaluer les options envisageables pour y faire face, vient de publier son dernier rapport d’expert.
Ce rapport montre qu’une meilleure gestion des terres peut contribuer à faire face aux changements climatiques, mais n’est pas la seule solution. Outre la qualité des sols des terres émergées, le GIEC pointe aussi du doigt tous les efforts à faire pour garantir la sécurité alimentaire. Le rapport fait ressortir que le changement climatique a une incidence sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire:
- la disponibilité (rendement et production),
- l’accès (prix et capacité d’obtenir de la nourriture),
- l’utilisation (nutrition et possibilité de cuisiner),
- la stabilité (irrégularité de la disponibilité).
«La sécurité alimentaire sera de plus en plus compromise par le changement climatique à venir en raison de la baisse des rendements, en particulier dans les régions tropicales, de l’augmentation des prix, de la réduction de la qualité des nutriments et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement», a déclaré Priyadarshi Shukla, coprésident du Groupe de travail III du GIEC.
Réduire le gaspillage alimentaire, favoriser l’alimentation végétale
Le rapport indique qu’environ un tiers des aliments produits sont perdus ou gaspillés. Les causes de ces pertes et gaspillages varient considérablement d’une région à l’autre. Une diminution de ces pertes et du gaspillage réduirait les émissions de gaz à effet de serre et améliorerait la sécurité alimentaire.
Les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes ainsi que les aliments d’origine animale produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements, selon les conclusions du rapport.
Le Résumé à l’intention des décideurs du Rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL) se trouve à l’adresse https://ipcc.ch/report/srccl. Une fiche d’information et des messages principaux se trouvent à l’adresse www.ipcc.ch.
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