L’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité en Europe se stabilise et les enfants belges seraient parmi les moins gros d’Europe. Mais ces bonnes nouvelles masquent la réalité de l’épidémie et le besoin d’interventions, en particulier dans les pays méditerranéens.
Une méthodologie systématique pour évaluer l’obésité de l’enfant de manière fiable
Les études sur les tendances de l’excès de poids chez les enfants européens au cours des dernières décennies ont donné des résultats mitigés. En outre, certaines études étaient obsolètes, basées sur le poids et la taille autodéclarés ou ne concernaient que quelques pays européens. Cette nouvelle étude se veut donc unique par son approche (une méthodologie systématique) et la taille de son échantillon étudié: 477 620 enfants âgés de 2 à 13 ans répertoriés dans 13 études menées dans 28 pays Européens.
Les données récoltées sont importantes pour évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre l’épidémie d’obésité chez les enfants et pour identifier les régions spécifiques dans lesquelles des mesures supplémentaires doivent être mises en œuvre pour lutter contre ce fléau.
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L’obésité de l’enfant: une fracture nord-sud
Dans l’ensemble, la prévalence combinée du surpoids et de l’obésité chez les enfants européens âgés de 2 à 13 ans est passée de 20,6% entre 1999 à 2006 à 21,3% de 2011 à 2016. L’analyse par pays confirme l’existence d’un gradient nord-sud, mais aussi une variation importante des chiffres avec les années.
Ainsi:
- De 1999 à 2006, les plus faibles prévalences de surpoids et d’obésité ont été observées en Belgique (9%) et aux Pays-Bas (10,2%). Les prévalences les plus élevées ont été observées en Grèce (40,8%) et en Espagne (31,9%).
- De 2011 à 2016, les chiffres les plus bas ont été observés en Pologne (12,3%) et en Suisse (14,4%). La Grèce (36,8%), toujours, et l’Italie (35,2%) dominent dans les chiffres.
- Pour l’obésité, entre 1999 et 2006, les estimations les plus basses ont été signalées en Belgique (1,6%) et en Suisse (1.7%). Les taux les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (14,1%) et en Espagne (10,4%).
- De 2011 à 2016, les enfants suisses (2,4%) et suédois (2,9%) étaient les moins à risque d’obésité et à l’extrême, on retrouve les Italiens (16,8%) et les Maltais (14,2%).
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La fin de la crise économique signe un ralentissement
Autre enseignement de l’étude: les résultats ont montré que pendant la crise économique, les taux de prévalence de surpoids et d’obésité étaient les plus élevés, en particulier dans certains pays d’Europe méridionale tels que la Grèce, l’Espagne, Malte, l’Italie ou le Portugal, où l’effet de cette crise était plus grave. Cependant, depuis la fin de la crise, les taux de prévalence de l’embonpoint et de l’obésité se sont ralentis, tombant à un niveau inférieur à la période précédant la crise dans de nombreux pays européens.
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