Un nouveau sondage, présenté à l’occasion de l’Obesity Week 2016, montre que l’obésité est aujourd’hui, dans l’opinion publique, reconnue comme une menace plus importante que le cancer pour la santé.
Cependant, si l’on appréhende mieux ses risques et ses comorbidités, il subsiste encore de grandes fausses idées sur ses causes et ses traitements possibles. Bref, l’obésité reste la seule maladie mortelle pour laquelle la majorité des patients ne cherchent pas toujours à se traiter.
L’obésité, un problème de santé grave
Ce sondage, certes américain, mené par un institut de recherche indépendant, NORC à l’Université de Chicago, montre que désormais l’obésité est enfin reconnue comme un problème de santé majeur et pris aussi sérieusement que le cancer. Il est vrai que la prévalence de l’obésité est particulièrement élevée aux Etats-Unis: les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) rapportent, pour la période 2011-2014, que la prévalence de l’obésité dépasse 36% chez les adultes, accusant une hausse spectaculaire en 10 ans. Ceci dit la situation est presque similaire en Europe.
Ainsi, 81% des répondants considèrent l’obésité comme un problème de santé grave, au même niveau que le cancer, et devant:
- le diabète: 72%
- les maladies cardiaques: 72%
- la maladie mentale: 65%
- le VIH / SIDA: 46%
La grande majorité des répondants (94%) s’accorde sur la responsabilité de l’obésité sur le risque de décès prématuré, même en cas d’absence de comorbidité flagrante. Cependant, en dépit de cette prise de conscience, la grande majorité n’a toujours pas compris qu’un régime alimentaire équilibré et la pratique de l’exercice étaient la base, à long terme, de maintien du poids et qu’en cas d’obésité il existait aujourd’hui des traitements efficaces, dont la chirurgie bariatrique.
- 1 personne sur 3 lutte contre le surpoids mais signale ne jamais avoir consulté un nutritionniste ou un professionnel de santé sur ce point, en particulier.
- Seuls 12% des personnes atteintes d’obésité sévère ont reçu le conseil d’opter pour une chirurgie de perte de poids.
Bref, on comprend mieux tous les risques associés à l’obésité, mais on ne prend pas encore les résolutions nécessaires pour limiter son surpoids.
L’auteur principal, le Dr Raul J. Rosenthal, du Département de chirurgie générale de la Cleveland Clinic (Floride), commente ces résultats: «Je pense que l’obésité peut être la seule maladie mortelle où plus d’un tiers des patients ne consultent pas pour se traiter, et où la grande majorité n’explorent aucune option réelle de traitement».
Des tentatives de pertes de poids, sans résultat
60% des Américains essaient actuellement de perdre du poids, mais plus de la moitié d’entre eux en sont au moins à leur 6è tentative. 20% à leur 20è tentative. Il y a donc une volonté, mais peu de recours aux conseils et au suivi par un professionnel de santé. Ainsi, la plupart (78%) des répondants comptent sur le régime alimentaire et la pratique de l’exercice pour la perte de poids à long terme, jugeant ces facteurs de mode de vie plus efficace que la chirurgie de perte de poids (60%).
Les experts commentent en expliquant: un mode de vie sain c’est bien, mais cela ne suffit pas, en particulier en cas d’obésité avérée. Les personnes atteintes d’obésité et d’obésité sévère ont des taux plus élevés de maladies cardiaques, de diabète, de certains cancers, d’arthrite, d’apnée du sommeil, d’hypertension artérielle et de dizaines d’autres maladies et conditions.
Des études ont montré que les individus avec un IMC supérieur à 30 ont un risque accru de 50 à 100% de décès prématuré par rapport aux individus en bonne santé…