Chez les patients opérés, la glycémie s’améliore avant et indépendamment de la perte du poids. Pour des chercheurs français, l’intestin remodelé par l’intervention expliquerait ce phénomène.
Les médecins de l’Hôpital Bichat à Paris ont remarqué que quelle que soit la solution choisie, si les patients maigrissent rapidement dans les mois qui suivent l’opération, ils présentent une nette amélioration de leur diabète de type 2, quasiment dès leur sortie de l’hôpital. Comment expliquer ce phénomène? Pour eux, la réponse est claire: la chirurgie n’a pas qu’un simple effet sur la prise alimentaire, elle modifie également le métabolisme de l’intestin.
Confirmation chez le rat obèse
Afin de confirmer leur hypothèse, les scientifiques ont reproduit les deux techniques chez des rats obèses et ont marqué le glucose pour suivre son trajet. Ils ont aussi examiné des coupes histologiques de patients 1 à 5 après ce type d’opération.
Après le by-pass, l’intestin nouvellement remodelé se met à consommer des quantités très importantes de glucose, explique Maude Le Gall, chargée de recherche Inserm. Il détourne le glucose alimentaire et sanguin pour sa propre consommation. Ce phénomène, qui se met en place au bout d’à peine quelques jours, pourrait contribuer à l’amélioration rapide de la glycémie et à la disparition du diabète.
L’intestin: chef d’orchestre
L’opération par gastrectomie agit quant à elle sur le fonctionnement cellulaire de l’intestin: le nombre de cellules sécrétant le peptide GLP-1 augmente considérablement, alors que sa production est habituellement défaillante chez les personnes obèses. Celui-ci agit sur le pancréas pour augmenter sa production d’insuline.
Les deux techniques chirurgicales ont donc des effets très semblables, mais des mécanismes différents, et révèlent le rôle de l’intestin en tant qu’acteur majeur du contrôle de la glycémie.