Les prix alimentaires sur les marchés internationaux sont proches de leur record historique. Cette situation n’amène pas à manger moins calorique, mais, au contraire, pourrait favoriser l’excès de poids par les choix qu’elle entraîne.
Bien que les prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux aient connu un recul pour le sixième mois consécutif, ils restent actuellement très élevés. Associé à la volatilité des cours, ce phénomène ne ferait qu’aggraver l’épidémie mondiale d’obésité en raison des (mauvais) choix alimentaires qu’il favorise.
Obésité et précarité vont en effet de plus en plus souvent de pair, alors qu’il y a quelques décennies encore, l’obésité était considérée comme une maladie de riches. «La moitié de la population en surpoids dans le monde se concentre dans neuf pays: la Chine, les États-Unis, l’Allemagne, l’Inde, la Russie, le Brésil, le Mexique, l’Indonésie et la Turquie», explique Otaviano Canuto, vice-président de la Banque mondiale pour la lutte contre la pauvreté et la gestion économique (PREM).
Des prix élevés n’incitent pas à manger moins, mais à manger moins bien, les ménages optant plus volontiers pour des aliments moins chers et moins nutritifs. «Les mauvais aliments tendent à coûter moins cher que les produits sains. La malbouffe dans les pays développés relève de ce phénomène. Les ménages pauvres des pays en développement disposant d’un peu de moyens s’efforcent de réagir au niveau et à l’instabilité croissante des prix, en préférant eux aussi des aliments bon marché riches en calories, mais peu nutritifs», commente Otaviano Canuto.
Le rapport trimestriel Food Price Watch du Groupe de la Banque mondiale estime que la communauté internationale ne semble pas véritablement faire de la lutte contre l’obésité l’une de ses priorités, malgré la gravité du problème.