Malgré la grande prévalence de la dénutrition dans le secteur des soins, le problème est souvent sous-estimé. Dans le cadre de la journée d’étude de l’association professionnelle flamande des nutritionnistes et diététiciens (VBVD), la problématique de la dénutrition et l’importance de son dépistage via une approche pluridisciplinaire ont été abordées.
Grâce à une médication de bonne qualité et un traitement efficace des maladies chroniques, le vieillissement de la population augmente chaque année. Il entraîne une hausse du nombre de personnes présentant un risque de dénutrition.
Le dépistage et l’approche de ce problème ne sont cependant pas optimaux dans le secteur des soins. La dénutrition a donc été largement abordée lors de la journée d’étude annuelle de la VBVD, qui s’est déroulée le 6 mai 2017, autour du thème de la malnutrition («Malnutritie, ook uw zorg?!»).
Dénutrition dans les soins à domicile
Il est évident que le problème de la dénutrition doit être traité de toute urgence, afin d’améliorer la qualité de vie des patients. Les médecins de famille, les diététiciens nutritionnistes et les infirmiers jouent, à cet égard, un rôle central pour dépister les patients à risque à temps et correctement, ainsi que pour leur prodiguer des conseils sur mesure en matière d’alimentation.
«Aucun financement n’est prévu pour ces tâches dans le domaine des soins à domicile», explique l’intervenante Noortje Segers (nutritionniste à la Croix Jaune et Blanche d’Anvers). La dénutrition doit avant tout être systématiquement dépistée par les soignants, en suivant les 5 étapes suivantes:
- collecter toutes les informations sur le patient
- définir les problèmes en matière de soins infirmiers et/ou établir des diagnostics
- planifier les soins
- prodiguer les soins
- évaluer et adapter les soins
En outre, la dénutrition doit être dépistée lors du soin des plaies. Il s’avère particulièrement important de la dépister de manière systématique chez les patients souffrant de plaies problématiques (à savoir une blessure qui ne guérit pas selon les attentes), en raison de la forte prévalence du problème chez eux.
Dépistage et traitement
Le dépistage de la dénutrition peut être réalisé via l’évaluation de l’état nutritionnel de forme courte (Mini Nutritional Assessment Short-Form – MNA-SF). Cet instrument sert à l’identifier, ainsi que les risques.
Il est essentiel de poser des questions complémentaires sur l’alimentation du patient, étant donné que le test permet rapidement de déceler ce problème. Sur la base de ces résultats, les patients à risque sont sélectionnés et renvoyés vers un nutritionniste qui évalue les données et entreprend les actions adéquates.
Il est utile de faire appel à un diététicien nutritionniste qui dispose des connaissances et de l’expérience nécessaires et qui contactera régulièrement le patient et le personnel soignant. Pour faire baisser le seuil de dénutrition, la première visite du nutritionniste chez le patient est gratuite. De plus, les infirmiers jouent un rôle important dans la motivation et l’encouragement des patients grâce à la relation de confiance qu’ils entretiennent avec ces derniers et leurs visites régulières.
Bref, la dénutrition dans le domaine des soins à domicile est un problème avéré. Il apparaît clairement que le dépistage et le soutien nutritionnel des patients doivent être optimisés dans ce secteur. Une approche pluridisciplinaire s’avère donc importante pour détecter les patients à risque.