La même nourriture consommée en même quantité, mais à des horaires différents, influence l’oxydation des graisses et l’appétit, selon cette nouvelle étude humaine extrêmement précise.
Il est de plus en plus évident que notre horloge biologique, synchronisée avec les rythmes circadiens, exerce une influence sur le métabolisme, mais aussi les sensations de faim et de satiété, l’attrait pour des denrées riches en énergies, etc. Et qu’in fine, nous soyons conçus pour manger lorsqu’il fait jour et dormir – donc jeûner – lorsqu’il fait nuit, et qu’une modification de ces conditions s’avère propice à une consommation énergétique plus importante et une prise de poids.
Plusieurs études ont déjà évoqué que manger tard le soir ne faisait pas bon ménage avec la régulation énergétique et le poids. Mais c’est la première fois qu’une étude humaine montre de façon aussi limpide dans des conditions contrôlées que la seule modification de l’horaire de prise des repas influence l’oxydation des graisses et l’appétit.
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Horaires avec restriction précoce
Les chercheurs ont mené leur expérience auprès de 11 femmes et hommes en excès de poids âgés de 20 à 45 ans et globalement en bonne santé. Chaque participant s’est essayé à deux périodes qui différaient uniquement par les horaires des repas:
- Une période contrôle, dans laquelle les repas étaient pris au cours d’une période de 12 h, petit-déjeuner à 8h et repas du soir à 20 h. Le temps de jeûne était donc de 12 h par 24 h.
- Une période de restriction de nourriture précoce, avec les mêmes repas (en mêmes quantités), si ce n’est que le dernier repas était pris à 14h. La période de jeûne atteignait donc 18 h par 24 h.
Les sujets ont suivi chaque période pendant 4 jours, au terme desquels ils étaient placés dans une chambre respiratoire pour évaluer, par calorimétrie indirecte, leur dépense énergétique et sa nature (graisses, glucides, protéines).
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La combustion des graisses accrue
Les résultats de cette recherche, publiés dans la revue Obesity, montre qu’en dépit d’une dépense énergétique totale inchangée, la période de restriction précoce à plusieurs effets significatifs:
- Réduction des taux de ghréline (hormone orexigène) et de la sensation de faim
- Augmentation de l’oxydation des graisses au cours de 24 h.
En d’autres termes, ces résultats suggèrent qu’une période de jeûne nocturne étendue à l’après-midi entraine un déplacement de la combustion des glucides vers la combustion des graisses. Couplées à une réduction de la sensation de faim, ces données suggèrent que la seule modification des horaires des repas est à même d’avoir une influence sur le poids. Mais cela reste à démontrer dans des études à plus long terme.
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