Les denrées labellisées «bio» font l’objet d’une perception sensiblement plus favorable, même si elles ne sont pas biologiques. Elles sont même perçues comme moins caloriques que les denrées conventionnelles, selon cette nouvelle étude belge.
Les aliments issus de l’agriculture ou de l’élevage biologique font l’objet d’un cahier des charges spécifiant les conditions de production. Dans certains cas, cela peut avoir des répercussions sur le contenu nutritionnel des denrées, par exemple plus d’oméga-3 dans le lait d’une vache nourrie à l’herbe ou pas de résidus de pesticides synthétiques. La plupart des analyses comparatives n’ont cependant pas montré de différence significative dans le contenu nutritionnel du bio par rapport au conventionnel (hormis une teneur en matière sèche un peu plus élevés pour le bio).
Pourtant, les consommateurs veulent plus de bio et l’on sait que le bio est perçu comme plus sain par la plupart des consommateurs. Des chercheurs de l’Université de Gand ont voulu aller plus loin dans l’étude de cette perception.
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Le bio perçu comme meilleur et moins calorique
Dans cette étude, ils ont présenté à 76 personnes trois paires de produits: yaourt, chips de pommes de terre et jus. L’expérience se déroulait dans un laboratoire d’analyse sensorielle. Chaque paire comprenait un produit étiqueté «bio» et un autre conventionnel, mais il s’agissait en réalité des mêmes produits.
Les résultats, publiés dans la revue Food Research International, montrent que le fait de présenter les denrées comme bio augmente la préférence générale et l’intention d’achat. Les version bio sont en outre systématiquement évaluées comme étant moins caloriques que les versions conventionnelles.
L’effet halo santé du bio
La perception sensorielle est aussi modifiée par la labellisation bio, essentiellement pour le yaourt et le jus. Le bio évoque plus d’émotions positives et moins d’émotions négatives que le produit conventionnel. La même expérience a été réalisée au domicile de 75 consommateurs, avec des résultats identiques. Les auteurs attirent l’attention sur le risque potentiel lié à cet effet de halo santé et au fait que le bio est perçu comme moins calorique.
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