Des chercheurs du Danemark, de Finlande, de Pologne et du Royaume-Uni ont identifié les facteurs menant au dysfonctionnement du tissu adipeux lorsqu’il atteint sa limite d’expansion.
Leur approche a été d’utiliser la lipidomique pour évaluer les biopsies de tissus de graisse entre paires de jumeaux monozygotiques (identiques). L’équipe a découvert que les jumeaux obèses possédaient des quantités moindres d’acides gras polyinsaturés dans les adipocytes, reflétant un apport alimentaire plus faible, par rapport aux jumeaux plus minces. Les types de lipides trouvés dans l’organisme dépendent des types de graisses consommées. Les chercheurs ne s’attendaient pas à découvrir que les jumeaux obèses avaient des taux élevés de types spécifiques de lipides contenant moins d’acides gras polyinsaturés dans leurs tissus adipeux.
«À l’aide d’un modèle informatique, nous montrons que les compositions lipidiques des membranes des sujets ‘obèses’ et ‘minces’ possèdent les mêmes propriétés physiques malgré leur différente composition», commentent les auteurs. Selon eux, il s’agirait d’un phénomène d’allostasie, c’est-à-dire que des changements au niveau de la composition membranaire lipidique dans l’obésité se déclenchent pour protéger les propriétés physiques des membranes. Toutefois, les changements protectifs ne sont pas anodins, car le remplacement de composition lipidique ‘obèse’ est associé à des taux d’inflammation des tissus adipeux plus élevés.
Les changements de contenu lipidique chez les individus obèses seraient une adaptation pour préserver les fonctions des membranes alors que la cellule se détend. Cette adaptation a ses limites et ne fonctionne plus lorsque les individus sont atteints d’obésité morbide.